L’ambassadeur russe au Liban a été interrogé sur l’affaire soulevée par les propos de l’ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea dans lesquels elle a critiqué le Hezbollah l’accusant d’être derrière la crise économique au Liban.
Selon Alexandre Zasypkin, les accusations de Shea s’inscrivent dans le cadre de « l’incitation flagrante à la zizanie ».
Il a toutefois refusé de commenter la décision prise par le juge de affaires urgentes Mohamad Mazeh d’interdire aux médias libanais d’interroger l’ambassadrice américaine, au motif qu’il ne veut pas s’immiscer dans les affaires internes libanaises.
« Les propos de Shea ne diffèrent pas beaucoup des déclarations des autres responsables américains qui versent dans les pressions sur le Liban et le Hezbollah », a-t-il affirmé.
Zasypkin a poursuivi : « Washington accuse le Hezbollah d’être responsable de la corruption, du marasme économique, de la crise du système bancaire et de la question des douanes et des passages frontaliers alors que nous savons tous que la réalité financière et économique au Liban est très impactée par les sanctions américaines et les restrictions imposées aux transferts. Surtout que Washington contrôle le dollar et exerce son emprise sur les affaires monétaires sur le plan mondial »
Ecartant le scénario selon lequel les Américains seraient derrière le soulèvement populaire qui a éclaté au Liban le 17 octobre dernier, le diplomate russe avance qu’ils voudraient exploiter la colère populaire contre les circonstances actuelles afin de réaliser leurs intérêts et leur agenda. Selon le diplomate russe, Washington voudrait pousser le Liban à appliquer les réformes selon ses propres critères.
« Le peuple libanais paie le prix des politiques américaines qui veulent affamer les gens et faire exploser la situation afin de les pousser à se révolter contre le pouvoir », a-t-il averti.
C’est le scénario stable que les Etats-Unis veulent faire exécuter dans beaucoup de pays, avec des détails différents selon les spécificités de chaque Etat », a-t-il ajouté.
Et le diplomate russe de poursuivre : « les sanctions américaines touchent des dizaines de pays. Dont la Russie. Le Trésor américain ne s’empêche pas de prendre des mesures iniques à l’encontre des individus et des sociétés lorsqu’ils visent une partie ou un régime spécifique. Ce qui est nuisible aux peuples dans beaucoup de cas ».
Se disant très inquiet pour le Liban, M. Zasypkin a dit s’attendre à ce que les mois prochains sont très difficiles et dangereux.
Il a critiqué l’ingérence américaine dans les affaires internes libanaises, assurant qu’il n’est pas de son droit d’éloigner un parti du gouvernement.
« Les conditions stipulées pour aider le Liban sont une preuve de plus que l’aide américaine est politisée », a-t-il affirmé.
Interrogé sur les propositions que le Liban se dirige vers l’Est pour sortir de sa crise économique il a souligné : « ceci est naturel et non pas choquant comme le font croire les Américains. Car la Syrie, l’Irak, l’Iran la Russie et la Chine ont des particularités qui pourraient être bénéfiques au Liban. Mais ceci ne veut pas dire que l’ouverture vers l’Est veut dire qu’il enrayer l’interaction avec l’ouest. Nous ne demandons pas que le Liban renforce sa collaboration avec l’Est aux dépens de l’Ouest. Ne le voudrons ouvert sur tous, et non monopolisé par une seule partie, comme cela est le cas de la part des occidentaux. A leur tête Washington et qui refuse de l’aider. Raison pour laquelle le choix vers l’Est est devenu plus persistant ».
Source: Médias