Le Hamas et le Fatah s’engagent à « s’unir » contre le projet israélien d’annexion
Le Hamas et le Fatah se sont engagés jeudi 2 juillet à l' »unité » contre le projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée, lors d’une rare conférence de presse conjointe entre les deux partis palestiniens rivaux.
« Nous mettrons en place tous les mécanismes pour assurer l’unité nationale » contre le projet israélien, a affirmé le secrétaire général du Fatah, Jibril Rajoub, disant vouloir s’exprimer « d’une seule et même voix », lors de cette conférence avec Saleh al-Arouri, cadre du Hamas, qui s’exprimait en visioconférence depuis Beyrouth.
« J’affirme que la position de la direction du Hamas est pour le consensus national. Cette conférence de presse conjointe est d’ailleurs une opportunité pour entamer une nouvelle étape au service de notre peuple en ces moments périlleux », a renchéri M. Arouri, cité par l’AFP.
Les deux formations, la première au pouvoir en Cisjordanie et la seconde dans la bande de Gaza, considèrent qu’il s’agit d’un projet « très dangereux » et « assez important pour mettre de côté leurs différences », estime M. Khatib.
Le Hamas avait récemment appelé à « l’union de la classe politique » palestinienne face au plan américain controversé pour le Proche-Orient, rejeté en bloc par les Palestiniens dès sa présentation fin janvier et également dénoncé par l’ONU, les Européens et la Ligue arabe.
Outre l’annexion des pans de la Cisjordanie occupée et la vallée du Jourdain, le plan controversé de Trump prévoit de mettre en place un État palestinien démilitarisé, sur moins de 40% de la Cisjordanie, en maintenant le statut de Jérusalem AlQuds occupée en tant que capitale indivisible d’Israël.
Il évoque également une capitale du futur État palestinien non pas à l’Est d’AlQuds, où se trouvent les lieux saints de l’Islam, mais dans l’une de ses banlieues. Avec ce projet, le territoire contrôlé par les Palestiniens devra être sans souveraineté.
« Nous appelons à confronter le projet d’annexion par la résistance sous toutes ses formes (…) et nous appelons notre peuple à transformer cette épreuve en opportunité pour remettre le projet palestinien sur les rails », avait affirmé à la mi-juin un haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil.
« Il n’y a pas de place pour un monopole, l’exclusion où la domination au sein du leadership palestinien », avait-il dit.
Côté israélien, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, joue la manœuvre dans le but de réduire l’effet des réactions palestiniennes à son projet. D’après l’accord de gouvernement d’union signé ce printemps, ‘Israël’ peut en principe se prononcer depuis mercredi 1er juillet sur la mise en oeuvre du plan Trump.
Netanyahu multiplie également les consultations avec des responsables américains et le gotha sécuritaire sur son projet d’annexion, lui qui avait jugé comme étant une « opportunité historique » le plan de son proche allié, le président américain Donald Trump.
Netanyahu a rencontré cette semaine à Jérusalem AlQuds occupée Avi Berkowitz, conseiller spécial de Donald Trump, et David Friedman, ambassadeur américain en Israël, et « poursuit ses discussions avec les Américains », mais aussi avec de hauts responsables militaires et du renseignement, selon ses services.