Les américains étaient au courant que des quantités de nitrate d’ammonium étaient stockées dans le hangar 12 du port de Beyrouth et ce depuis 4 ans.
C’est ce qu’a révélé le quotidien américain New York times dans un article publié ce mardi 11 août. Se basant sur la teneur d’un câble diplomatique publié le vendredi 7 août, trois jours après la double explosion au nitrate d’ammonium du port de Beyrouth qui a tué plus de 170 personnes, blessé plus de 6.000 et détruit plusieurs quartiers de la capitale libanaise. Sans compter les 40 personnes encore portées disparues.
Selon le NYT, c’est l’ambassade américaine qui a dépêché ce câble accompagnée de la note « Sensible. Non secret ».
Il contient entre autre la liste des noms des responsables libanais qui étaient au courant de la présence du nitrate d’ammonium.
Il rapporte aussi qu’un contractuel américain, dont l’identité est gardée anonyme, le savait.
Ayant été engagé par l’armée américaine comme consultant en sécurité des ports, il a travaillé entre 2013 et 2016 comme conseiller pour la marine libanaise .
« Il a capté la présence de produits chimiques lors d’une opération d’inspection sécuritaire dans le port de Beyrouth et a informé les responsables du port que l’opération de stockage du nitrate d’ammonium n’était pas sécurisée. Parce qu’il a travaillé comme conseiller de la marine libanaise entre 2013 et 2016 », a écrit le journal.
En a-t-il informé ses supérieurs ?
Il aurait dû le faire, ont répondu des responsables américains actuels et précédents ayant travaillé au Moyen-Orient.
« Le consultant aurait normalement transmis ses conclusions immédiatement aux responsables américains qui ont supervisé son contrat, en l’occurrence l’ambassade, le département d’État ou le Pentagone », ont-ils répondu pour le NYT.
En revanche, un haut responsable américain au département d’état a nié pour le NYT que les responsables américains aient été mis au courant de la présence des produits explosifs dans le port. « D’autant que le câble souligne qu’ils n’en ont pas été informés ».
Selon lui, « les documents du ministère des AE américain assurent que le contractuel a informé les concernés de ce qu’il avait découvert la semaine passée, après l’explosion ».
Dans le cadre des commentaires à cette information, des diplomates occidentaux vivant au Liban ont fait part que s’il s’avère que Washington était au courant de la présence de ces produits explosifs, son abstinence de mise en garde serait une affaire choquante voire même irritante.
Deux diplomates ont perdu la vie dans cette explosion.
L’épouse de l’ambassadeur des Pays-Bas au Liban, Hedwig Waltmans-Molier, est décédée des suites de ses blessures, et un officier consulaire allemand, dont le nom n’a pas été divulgué.