Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi l’Europe à porter « une voix plus unie et plus claire » face à la Turquie, qui n’est, selon lui, « plus un partenaire » en Méditerranée orientale.
« Nous, Européens, devons être clairs et fermes avec le gouvernement du président (Recep Tayyip) Erdogan qui, aujourd’hui, a des comportements inadmissibles » et qui doit « clarifier ses intentions », a affirmé le chef de l’Etat avant un sommet des pays du sud de l’Union européenne (UE), organisé en Corse, tout en soulignant son « souhait profond » de « réengager un dialogue fécond avec la Turquie ».
« Il y a eu des pratiques inacceptables sur les côtes libyennes » à l’égard d’une frégate française qui opérait sous commandement de l’Otan, « la Turquie a signé des accords inacceptables avec le gouvernement d’entente nationale libyen, niant les droits légitimes de la Grèce » et enfin « la Turquie a des pratiques de forage en zone chypriote (…) qui sont aujourd’hui inacceptables », a-t-il dénoncé.
« Force est de constater qu’aujourd’hui, la Turquie n’est plus un partenaire dans cette région », a déploré le président français.
Depuis des mois, les tensions sont très vives en Méditerranée orientale où le président turc Recep Tayyip Erdogan mène une politique expansionniste, et où la Grèce est en première ligne.
La France a été jusqu’ici un des soutiens européens les plus fermes d’Athènes, allant jusqu’à déployer des moyens militaires dans les zones sous tension.
En fin d’après-midi, Emmanuel Macron participera, au septième sommet du Med7, un forum informel des pays du sud de l’UE, avec les dirigeants italien Giuseppe Conte, espagnol Pedro Sanchez, grec Kyriakos Mitsotakis, portugais Antonio Costa, chypriote Nikos Anastasiades et maltais Robert Abela. Ils discuteront notamment de ces tensions dans la région.
L’ambition est de refaire « une +pax mediteranea+, c’est-à-dire un espace de circulation des cultures, des savoirs (…) et non pas un espace de conflits ou de misère », a déclaré mercredi M. Macron.
Source: Avec AFP