« Les affrontements dans les zones frontalières de notre pays sont suivis de près par la République islamique d’Iran (RII) et nous mettons en garde les deux parties en conflit contre toute atteinte à notre territoire », a souligné Saeed Khatibzadeh, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères devant les journalistes.
Le diplomate iranien a mis l’accent sur le respect de l’intégrité territoriale iranienne et du principe de non-agression contre les civils, la cessation des hostilités et un dialogue sérieux.
Il a également fait part de la volonté de la RII d’aider à atteindre ces objectifs.
Mardi, les défenses aériennes iraniennes ont annoncé avoir abattu un drone près de la ville de Malakan dans la province de l’Azerbaïdjan Est, au milieu des tensions persistantes entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région du Haut-Karabakh. 5 roquettes se sont également abattues sur un village frontalier iranien par les parties en conflit dans le Haut-Karabakh.
Le danger qui menace le Caucase
La République d’Azerbaïdjan a autorisé les États-Unis et ‘‘Israël’’ à créer leur base militaire et d’espionnage sur son territoire, et a laissé libre cours à l’Arabie saoudite de créer des écoles anti-chiites et de propager le wahhabisme.
L’Arménie, alliée historique de la Russie, a récemment donné son feu vert aux relations politiques avec le régime sioniste alors qu’une partie des équipements militaires dont des drones qui avaient été utilisés contre Erevan lors de la récente guerre, avait été livrée par ‘‘Israël’’ à Bakou, ce qui prouve que Tel-Aviv est intrinsèquement perfide.
Les Sionistes veulent asseoir leur présence dans la région en jouant la carte de l’hypocrisie dans leurs relations avec les gouvernements d’Erevan et de Bakou: le même scénario qui a été un échec en Irak, en Syrie et au Liban.
Les intérêts stratégiques d’’Israël’ dans le Caucase du Sud
Bien qu’’Israël’ soit loin des zones de conflit, il a des intérêts stratégiques dans le Caucase du Sud. Ses relations avec la République d’Azerbaïdjan ont éclipsé ses relations avec l’Arménie.
‘Israël’ et l’Azerbaïdjan ont établi des relations diplomatiques en avril 1992. ‘Israël’ a ouvert son ambassade à Bakou en 1993.
Depuis lors, les relations entre les deux parties se sont développées. Elles sont basées sur un certain nombre de facteurs géostratégiques dont la perte du contrôle politique azerbaïdjanais sur la région du Haut-Karabakh et le besoin croissant d’améliorer la situation via un programme militaire expansionniste.
Cela a fait de l’Azerbaïdjan un importateur majeur de technologies de défense israéliennes.
Les compagnies de défense israéliennes ont formé les forces spéciales azerbaïdjanaises, construit un système de sécurité pour l’aéroport de Bakou et amélioré les équipements militaires (chars) de l’époque soviétique.
Vastes relations commerciales et militaires entre l’Azerbaïdjan et ‘‘Israël’’
Les transactions entre Bakou et Tel-Aviv sont à grande échelle. En 2012, l’Azerbaïdjan a acheté des armes à l’industrie aérospatiale israélienne pour un montant de 1,6 milliard de dollars.
En 2016, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’Azerbaïdjan avait acheté des armes à ‘Israël’ pour 5 milliards de dollars (drones et systèmes satellitaires).
En 2017, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm a rapporté que Bakou avait acheté de la technologie militaire à ‘Israël’ pour 127 millions de dollars.
Les relations étroites entre ‘Israël’ et l’Azerbaïdjan s’inscrivent également dans la vision plus large que les États-Unis ont pour la région.
Au début des années 1990, Washington a encouragé la troïka Turquie-Azerbaïdjan-‘Israël’ à renforcer ses relations trilatérales. La Géorgie y a été ajoutée plus tard, bien que l’attaque russe contre la Géorgie en 2008 ait exclu la participation de la Géorgie à ces relations, et la crise des relations israélo-turques ait endommagé ce mécanisme.
Le modèle géopolitique a fonctionné malgré quelques revers.
L’Azerbaïdjan et ‘Israël’ continuent de considérer leurs intérêts géopolitiques comme essentiels au maintien de la sécurité dans la région, et la Géorgie y joue un rôle de transit.
Bakou fournit 40% des besoins en pétrole d’‘Israël’ et son pétrole est exporté vers ce régime via l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan).
Source: Avec AFP