Trois sénateurs américains ont lancé, mercredi 18 novembre, une initiative visant à bloquer la vente de 50 chasseurs furtifs aux Emirats arabes unis, se disant inquiets de cette transaction perçue comme une contrepartie à la reconnaissance d’Israël par ce pays du Golfe.
Même si les trois parlementaires arrivent à trouver une majorité simple au Congrès pour bloquer cette vente dont le total atteint 23 milliards de dollars et comprend également drones et munitions, ils devront ensuite trouver une majorité qualifiée de deux tiers au Sénat et à la Chambre des représentants pour passer outre un veto du président Donald Trump.
L’un de ces sénateurs, le démocrate Chris Murphy, proche du président élu Joe Biden, a affirmé que les Emirats avaient par le passé violé les termes de plusieurs ventes d’armes américaines, dont certaines ont été utilisées dans les conflits en cours en Libye et au Yémen.
« Je soutiens la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, mais rien dans cet accord ne nous oblige à davantage noyer cette région d’armes ou à faciliter une course dangereuse à l’armement », a estimé M. Murphy dans un communiqué.
Il a parrainé la résolution avec Robert Menendez, le chef de file des démocrates à la commission des Affaires étrangères du Sénat, et Rand Paul, un républicain qui soutient généralement Donald Trump mais critique les interventions militaires américaines.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a formellement informé le Congrès de la vente incluant les F-35 la semaine dernière, saluant la décision des Emirats de reconnaître ‘Israël’ et présentant la vente comme participant aux efforts contre l’adversaire mutuel qu’est l’Iran.
Abou Dhabi cherchait depuis longtemps à se procurer des chasseurs F-35, difficilement détectables par les radars et capables de frappes chirurgicales.
Sans succès jusqu’ici, face à l’opposition historique d’Israël à la vente de cet appareil aux autres pays du Moyen-Orient, y compris à la Jordanie et à l’Egypte (pays avec lesquels il a signé des accords de paix), afin de maintenir sa supériorité technologique. Mais il a consenti à cette transaction, favorisant la normalisation de ses relations diplomatiques.
Le Congrès avait déjà essayé de bloquer une vente d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats l’an passé, sans parvenir à rassembler une majorité des deux tiers pour contourner les vetos de M. Trump.
Source: Avec AFP