Le chef d’état-major américain a discuté d’une « réduction de la violence » en Afghanistan au cours d’une rare rencontre avec les négociateurs talibans à Doha, au moment où Donald Trump a décidé de ramener le 15 janvier à 2500 soldats la présence militaire américaine dans le pays, laissant à son successeur Joe Biden la décision d’un retrait total alors même que les pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les talibans ont été suspendus jusqu’au 5 janvier.
Le général Mark Milley a évoqué mardi avec les négociateurs talibans « la nécessité de réduire immédiatement la violence et d’accélérer les progrès vers une solution politique qui contribue à la stabilité de la région et sauvegarde les intérêts des États-Unis », selon un communiqué du Pentagone publié jeudi 17 décembre.
Au cours d’une tournée non annoncée de quatre jours au Moyen-Orient, le plus haut gradé de l’armée américaine s’est rendu le lendemain en Afghanistan où il a rencontré le président afghan Ashraf Ghani, a précisé l’armée américaine.
Pour des raisons de sécurité à l’approche du premier anniversaire de l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani, aucune information n’a été divulguée sur cette tournée, y compris par les trois journalistes américains qui accompagnaient le chef d’état-major, avant qu’il quitte la région.
C’est la deuxième rencontre du général Milley avec les talibans. Il s’était déjà rendu en juin au Qatar, où les talibans ont leur bureau politique, mais cette première rencontre n’avait pas été rendue publique.
En vertu d’un accord séparé avec les talibans conclu en février à Doha, les États-Unis ont accepté de retirer toutes leurs troupes d’Afghanistan d’ici mai 2021 en échange de garanties en matière de sécurité et d’un engagement des talibans à discuter avec Kaboul.
L’armée américaine comptait 13 000 hommes en Afghanistan il y a un an, et la présence américaine avait été ramenée à 5000 soldats en juin puis 4500 en novembre.
« Impasse stratégique »
Le Pentagone prévoyait de maintenir le contingent américain à ce niveau début 2021 en attendant de constater des avancées dans les pourparlers interafghans, mais Donald Trump a exigé de réduire le contingent américain à 2500 avant la fin de son mandat.
Le retrait est en cours, précise-t-on au Pentagone.
L’intervention militaire en Afghanistan, lancée en octobre 2001, a coûté plus de 1000 milliards de dollars aux États-Unis et la vie à quelque 2400 militaires américains.
« Après deux décennies d’efforts permanents, nous avons obtenu des succès modestes », admettait début décembre le général Milley. « Je dirais aussi que depuis au moins 5 à 7 ans, nous sommes dans une impasse stratégique. »
Source: Avec AFP