Usant de son droit d’annuler les peines liées à des crimes fédéraux, des «crimes commis contre les États-Unis», en accordant des grâces présidentielles, le président américain sortant Donald Trump a grâcié un grand nombre d’entre eux, dont ses amis ou ses associés , a rapporté l’agence russe Sputnik.
En tête de ceux-là, figure le père de Jared Kushner, gendre de Trump et conseiller principal de la Maison-Blanche. Il a été gracié après avoir été reconnu coupable d’évasion fiscale et avoir purgé 14 mois de prison.
Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Trump, a été gracié et libéré de prison, où il avait été envoyé pour fraude fiscale et bancaire au cours de l’enquête du procureur spécial Robert Muller sur l’ingérence électorale présumée en 2016.
Roger Stone, un allié politique et ami personnel de longue date de Trump, également pris au piège de l’enquête Mueller, a vu dans un premier temps sa peine de prison commuée par le Président, avant d’être finalement gracié.
George Papadopoulos et Alex van der Zwaan, également impliqués dans l’enquête de Mueller, ont aussi reçu le pardon présidentiel.
L’agence russe a interviewé sur cette affaire Marc Ruskin, un Français qui a été 20 ans agent spécial du FBI, carrière durant laquelle il a reçu cinq éloges, puis procureur de district adjoint à Brooklyn à New York, et auteur du livre « The Pretender: My life undercover for the FBI ».
Il a commenté les récentes grâces liées à l’enquête Mueller sur une prétendue ingérence russe:
«Il y a beaucoup de discussions sur la légitimité de cette enquête et la plupart des grâces données par Trump sont directement liées à l’enquête Mueller.»
L’ancien procureur de district adjoint à Brooklyn pointe néanmoins du doigt d’autres grâces, qu’il juge potentiellement plus problématiques, celle surtout qui a touché quatre anciens mercenaires de la société de sécurité privée Blackwater. Ils avaient été reconnus coupables de meurtre et d’homicide involontaire par la justice américaine en lien avec le massacre en 2007 de 17 civils irakiens sur la place Nisour, à Bagdad, pendant la guerre d’Irak.
«Les grâces qui sont plutôt questionnables sont celles qui ont à voir avec la compagnie Blackwater, en tant qu’agents de sécurité, mais qui ont été dans une situation qu’il faudrait examiner d’une façon plus approfondie pour décider si Trump est allé trop loin en graciant ces types-là», a-t-il affirmé pour Sputnik.