L’Iran prévoit de vérifier la levée des sanctions américaines, en exportant du pétrole et en réalisant des transactions bancaires internationales, a affirmé dans un entretien publié vendredi 9 avril un membre de la délégation iranienne à Vienne où se déroulent des discussions à ce sujet.
Les parties signataires de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 sont réunies cette semaine dans la capitale autrichienne pour tenter de sauver ce pacte censé garantir la nature pacifique du programme nucléaire de la République islamique.
L’accord est moribond depuis que les Etats-Unis en sont sortis unilatéralement en 2018, rétablissant une avalanche de sanctions économiques et financières contre l’Iran. En riposte, Téhéran a commencé à s’affranchir de ses engagements à partir de mai 2019, et le rythme s’est accéléré ces derniers mois.
Le président américain Joe Biden s’est déclaré prêt à revenir sur la décision de son prédécesseur Donald Trump, mais des divergences persistent.
Selon la position officielle iranienne, annoncée en février par le guide suprême l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, l’Iran retournera à ses engagements pris en 2015 quand il aura vérifié que «toutes les sanctions» ont été «véritablement levées».
«La vérification signifie que, par exemple, la République islamique puisse signer ses contrats pétroliers, exporter son pétrole et recevoir ses revenus par des canaux bancaires ou envisager d’en faire un autre usage», a expliqué Kazem Gharibabadi, l’ambassadeur d’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
«S’agissant du secteur bancaire, l’Iran doit aussi pouvoir mener des transactions financières en utilisant d’autres canaux financiers», a ajouté ce membre de la délégation iranienne à Vienne, cité vendredi par le site de l’ayatollah Khamenei.
Selon M. Gharibabadi, c’est «le seul moyen de s’assurer que les sanctions ont été levées dans les faits» et pas seulement «sur le papier».
Téhéran réclame la levée de «toutes» les sanctions: celles réimposées par M. Trump, les «nouvelles sanctions» mises en place par son administration et «des sanctions imposées sous des prétextes non liés au nucléaire», a précisé le diplomate.
L’ancien président américain a mis sur liste noire des dizaines de sociétés iraniennes, bloqué les exportations de pétrole iranien et quasiment tous les échanges bancaires.
Selon M. Gharibabadi, l’Iran explore de nouvelles options lors des discussions en Autriche pour éviter que ne se répète un scénario comme en 2018 avec le retrait américain.
«Nous discutons de ce qui devrait être fait concernant les engagements techniques de l’Iran, et la façon dont ils doivent être réalisés, si une partie manque à sa parole», a-t-il dit.
Source: Avec AFP