Le président nicaraguayen Daniel Ortega a estimé mercredi que les 19 opposants arrêtés à cinq mois des élections étaient « des criminels » et des « agents » des Etats-Unis qui veulent « renverser le gouvernement ».
« Nous ne jugeons pas des précandidats, mais des criminels qui ont attenté contre le pays, qui essaient d’organiser un autre 18 avril (allusion aux manifestations antigouvernementales de 2018, ndlr), c’est là-dessus qu’on enquête et ce sera puni comme le veut la loi », a dit le chef de l’Etat lors d’une cérémonie.
Le dirigeant de 75 ans a accusé ces opposants d’être « des agents de l’empire yankee » qui « conspirent contre le Nicaragua pour renverser le gouvernement ».
A la date de mercredi, 19 opposants étaient sous les verrous pour « incitation à l’ingérence étrangère » et « soutien aux sanctions » contre le gouvernement sandiniste, parmi lesquels cinq candidats à la présidentielle de novembre, des politiques, un banquier et d’anciens camarades d’armes de M. Ortega.
« Qu’ils ne racontent pas qu’ils sont candidats, il n’y a aucun candidat inscrit, le moment n’est pas venu d’être candidat », a martelé le président.
« Les médias de droite disent que des précandidats sont détenus, mais ils n’étaient même pas [précandidats] de leurs propres groupes, encore moins d’une unité [alliance] qui n’a jamais existé ».
Les arrestations ont aiguisé les condamnations américaines contre son gouvernement.
Le mercredi, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a dénoncé devant l’Organisation des Etats américains (OEA) « une nouvelle phase de répression » au Nicaragua, et a demandé à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, l’organe judiciaire de l’organisme régional, de protéger quatre opposants « en extrême situation à risque ».
En écho, le président a assuré qu' »il n’y a pas de recul, seulement une marche avant ».
M. Ortega, un ex-guérillero qui avait déjà dirigé le pays de 1979 à 1990, est revenu au pouvoir en 2007 avec le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), et s’y est maintenu après deux réélections.
Source: Avec AFP