Une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président adoptée la semaine dernière par le Parlement turc a été soumise à Recep Tayyip Erdogan pour promulgation avant un référendum au printemps, a déclaré mercredi le Premier ministre Binali Yildirim.
« Les changements ont été présentés au président de la République pour qu’il les approuve », a affirmé M. Yildirim lors d’une intervention retransmise à la télévision à Ankara.
Le chef de l’Etat turc, actuellement en déplacement en Afrique de l’Est, a deux semaines pour signer le texte, qui devra ensuite encore être approuvé lors d’un référendum pour entrer en vigueur.
La date de la consultation populaire sera fixée et annoncée par le Haut-Conseil électoral (YSK) cette semaine, a ajouté M. Yildirim.
Le référendum se tiendra « sans aucun doute dans la première moitié du mois d’avril, à une date qui convient avant le 20 avril », a-t-il dit.
Les députés turcs ont adopté en seconde lecture, dans la nuit de vendredi à samedi, le texte de 18 articles qui vise à instaurer un système présidentiel en Turquie.
La réforme constitutionnelle permettrait notamment au président de nommer et révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l’état d’urgence.
Le poste de Premier ministre serait par ailleurs supprimé, remplacé par un ou plusieurs vice-présidents.
Le texte a été adopté au Parlement grâce à une alliance entre le parti au pouvoir, l’AKP, et le parti de droite nationaliste, le MHP.
Yildirim a néanmoins affirmé que les deux partis ne feraient pas campagne commune pour le référendum.
Erdogan estime que cette révision, qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’à au moins 2029, est nécessaire pour garantir la stabilité à la tête de la Turquie, confrontée à une vague sans précédent d’attentats et des difficultés économiques.
Mais le texte suscite l’inquiétude d’opposants et d’ONG qui accusent le chef de l’Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de putsch de juillet qui a été suivie de purges d’une ampleur inédite.
Avec AFP