Les talibans se sont emparés de la ville de Taloqan, dans le nord-est de l’Afghanistan, troisième capitale provinciale afghane tombée le dimanche 8 août, et cinquième en trois jours, a-t-on appris auprès d’habitants et d’une source sécuritaire
«Le gouvernement a échoué à nous envoyer de l’aide et nous nous sommes retirés de la ville cet après-midi», a déclaré un responsable sécuritaire, alors qu’un habitant de Taloqan a rapporté que «les talibans sont partout».
Les talibans se sont emparés dernièrement de vastes territoires ruraux, et dirigent désormais leurs offensives sur les grandes villes, encerclant plusieurs capitales provinciales.
Un responsable de la sécurité a confirmé la fuite des forces afghanes et des dirigeants locaux vers un district voisin.
« Le gouvernement n’est pas parvenu à nous envoyer de l’aide et nous nous sommes retirés de la ville cet après-midi », a-t-il dit.
Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a confirmé la prise de Taloqan, assurant que « la sécurité y a été rétablie », ainsi que de Kunduz et de Sar-e-pul, tombées dans la matinée.
« Les talibans ont pris le contrôle de tous les bâtiments clefs de la ville », a constaté un correspondant de l’AFP à Kunduz.
Cette cité d’environ 300.000 habitants, déjà conquise deux fois ces dernières années par les insurgés, en 2015 et 2016, est un carrefour stratégique du nord de l’Afghanistan, entre Kaboul et le Tadjikistan.
La prise de Kunduz constitue le principal succès militaire des talibans depuis le début en mai de l’offensive qu’ils ont déclenchée à la faveur du retrait des forces US, qui doit être complètement achevé d’ici au 31 août.
Après s’être emparés de vastes territoires ruraux, ils concentrent leurs efforts depuis début août sur les centres urbains.
« C’est le chaos total », a affirmé Abdul Aziz, un habitant du centre de Kunduz, joint au téléphone par l’AFP.