Le secrétaire britannique à la Défense a évoqué le départ tragique des troupes étrangères d’Afghanistan et a déclaré que les États-Unis « ne sont plus une superpuissance ».
Ben Wallace a soulevé cette question dans une interview avec le magazine anglais Spectator.
« Une superpuissance qui n’atteint pas ses objectifs au niveau international n’est pas une puissance mondiale, mais juste une grande puissance », a-t-il déclaré sans pourtant nommer les États-Unis directement.
Mais ses proches ont déclaré qu’il faisait référence aux États-Unis, citant l’escalade des tensions entre les deux parties à propos du retrait d’Afghanistan.
Wallace a souligné que la Grande-Bretagne n’a pas été en mesure de déployer une grande armée au cours du dernier demi-siècle et qu’elle n’est pas une superpuissance. « Heureusement pour les Britanniques, les talibans n’ont pas riposté, sinon la situation aurait été terrible », a-t-il renchéri, rapporte le quotidien britannique The Guardian, cité par PressTV.
Contrairement aux remarques du ministre britannique des Affaires étrangères sur les évaluations du Renseignement selon lesquelles Kaboul ne tomberait pas d’ici la fin de l’année, Wallace a ajouté qu’il pensait que le jeu en Afghanistan était terminé et que le gouvernement d’Ashraf Ghani tomberait en juillet. Cela accélérera le départ des diplomates britanniques et des traducteurs afghans.
Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères, Dominique Robb, a déclaré hier lors d’une réunion spéciale de la commission des affaires étrangères du Parlement que l’évaluation des agences de renseignement avant le retrait des troupes de l’OTAN d’Afghanistan était que la situation sécuritaire dans le pays se détériorerait progressivement, mais il est peu probable que le gouvernement tombe à la fin de l’année.
Notant que l’évaluation par d’autres membres de l’OTAN de la situation en Afghanistan était similaire à celle de la Grande-Bretagne, il a ajouté que le gouvernement de Londres avait pris des mesures, non pas dans le sens de la chute de Kaboul, mais qui aggravaient la situation en Afghanistan.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi la Grande-Bretagne n’était pas restée en Afghanistan malgré la décision des États-Unis de se retirer, ou pourquoi elle n’avait pas formé de coalition avec d’autres membres de l’OTAN, Robb a répondu qu’il n’y avait aucun désir ou aucune possibilité de dédommager les troupes américaines.
Pour sa part, l’ancien ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt a averti jeudi 2 septembre qu’une ligne de faille dangereuse était apparue dans la relation spéciale américano-britannique, qualifiant le retrait de Kaboul de catastrophique et imposé au Royaume-Uni.
La guerre de 20 ans en Afghanistan, considérée comme la plus longue guerre des États-Unis, leur a coûté 2 313 milliards de dollars et a fait environ 2 550 victimes.