Le Liban a augmenté le prix des carburants mercredi, pour la seconde fois en moins d’une semaine alors que l’Etat en faillite ne parvient plus à subventionner le pétrole, a annoncé le ministère de l’Energie.
Englué dans la pire crise financière de son histoire, à court de devises étrangères et en défaut de paiement sur sa dette colossale depuis l’an dernier, le Liban peine à importer des produits de base, et notamment du carburant.
Ces derniers mois, l’Etat a graduellement augmenté les prix du carburant car la Banque centrale ne parvient plus à importer.
La dernière hausse des prix, qui devrait être suivie de nouvelles augmentations dans les semaines à venir, est largement considérée comme un prélude à une levée définitive des subventions de carburant par le gouvernement.
Désormais, 20 litres d’essence sans plomb 95 coûte 202.400 livres libanaises (environ 11 euros sur le taux de change du marché noir) contre 174.000 la semaine dernière, d’après la liste publiée par le ministère de l’Energie.
Depuis fin juin, le prix du carburant à plus que triplé au Liban dans un contexte de rationnement sévère. Ces derniers mois, de nombreuses stations-service ont fermé et des files d’attente interminables se forment chaque jour devant celles toujours ouvertes.
Pour une voiture moyenne, une famille libanaise devra désormais déverser environ 675.000 livres libanaises, soit l’équivalent du salaire minimum dans ce pays où 78% de la population vit sous le seuil de pauvreté, d’après l’ONU.
Selon George al-Brax, un membre du syndicat des propriétaires de stations-service, cette hausse des prix n’est pas la « dernière ». Les prix vont bientôt augmenter à nouveau, a-t-il assuré à un média local.
D’après lui, l’arrêt définitif des subventions sur le carburant ne voudra pas dire la fin des longues files d’attente devant les stations.
Les importateurs de carburant et propriétaires des stations disent être à cours de stocks. Pourtant, les autorités les accusent de dissimuler une partie de leur carburant pour vendre l’essence à un prix élevé lors de la levée des subventions.
Pour le nouveau Premier ministre Najib Mikati, qui a formé récemment un gouvernement à l’issue de 13 mois d’interminables tractations politiques, 74% de plus de 10 milliard de dollars (environ 8,5 milliards d’euros) dépensés sur les subventions ont été « détournés par les commerçants », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN.
Source: AFP