Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a entamé, le lundi 14 février, la première visite officielle d’un chef de gouvernement israélien à Bahreïn, pays arabe du Golfe jugé stratégique par l’entité sioniste, vu sa proximité de l’Iran.
Proches partenaires de Washington, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont été les premières monarchies du Golfe à normaliser en septembre 2020 leurs relations avec ‘Israël’.
Ces dernières semaines, Naftali Bennett et le président Isaac Herzog ont effectué des visites aux Émirats.
Le ministre israélien de la guerre, Benny Gantz, s’était rendu début février à Bahreïn pour signer un «accord de défense» avec ce petit pays, hôte du QG de la 5e flotte américaine situé au large du Golfe, à quelques centaines de kilomètres de l’Iran, dans une zone maritime traversée quotidiennement par les pétroliers.
Naftali Bennett et ses conseillers doivent rencontrer ce mardi à Manama des membres de la communauté juive locale, des ministres, puis le Premier ministre et le roi Hamed ben Issa Al Khalifa, selon son bureau.
«Bahreïn et Israël sont menacés depuis des années par les actions de l’Iran. Il y a une rébellion à Bahreïn qui est soutenue par l’Iran (…) et du côté israélien, il y a le Hezbollah à la frontière nord (Liban) et le Hamas au sud (Gaza)», prétend Dore Gold, directeur du Jérusalem Center for Public Affairs, cité par l’AFP.
«Nos deux pays ont de graves problèmes avec la politique iranienne», estime Dore Gold, dont l’institut a d’ailleurs signé un partenariat avec le centre de recherche bahreïni Derasat.
Dans la foulée de l’accord de défense signé avec Bahreïn, ‘Israël’ doit déployer un officier de marine dans ce pays.
Les États-Unis ont d’ailleurs intégré l’an dernier ‘Israël’ dans leur commandement régional (Centcom). Mais en même temps, Bahreïn ne «veut pas être perçu comme une base militaire israélienne dans le Golfe» et doit faire face à de «vives réactions» liées à la normalisation avec Israël, indique Yoël Guzansky, analyste à l’Institute for National Security Studies (INSS) de Tel-Aviv.
Dirigé par une dynastie pro-saoudienne, Bahreïn a été le théâtre d’un soulèvement populaire en 2011, rapidement réprimé. La majorité du peuple bahreïni est opposé à la normalisation des relations avec l’entité sioniste.