Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a regretté, le vendredi 4 mars, la décision « délibérée » de l’OTAN de ne pas instaurer de zone d’exclusion aérienne en Ukraine, en pleine invasion russe.
« Aujourd’hui, la direction de l’Alliance a donné le feu vert à la poursuite des bombardements sur des villes et villages ukrainiens, en refusant d’instaurer une zone d’exclusion aérienne », a-t-il dit dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.
Les membres de l’OTAN ont rejeté le 4 février la demande de Kiev de créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, pour éviter de se laisser entraîner dans le conflit, a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, cité par l’AFP.
«La question a été évoquée et les Alliés sont convenus que nous ne devrions pas avoir d’avions de l’OTAN opérant dans l’espace aérien ukrainien ou des troupes de l’OTAN au sol, car nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe», a expliqué Jens Stoltenberg, au terme d’une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance à Bruxelles.
Empêcher l’escalade «au-delà de l’Ukraine»
«La seule façon de mettre en œuvre une zone d’exclusion aérienne est d’envoyer des avions de chasse de l’OTAN dans l’espace aérien de l’Ukraine, puis d’abattre des avions russes pour la faire respecter», a de son côté souligné Jens Stoltenberg.
«Nous avons la responsabilité d’empêcher l’escalade de cette guerre au-delà de l’Ukraine. Parce que cela serait encore plus dangereux, plus dévastateur, et causerait encore plus de souffrances humaines», a-t-il déclaré.
«L’OTAN est une alliance défensive. Nous ne voulons pas être partie prenante au conflit en Ukraine», a insisté Jens Stoltenberg, estimant que «les jours à venir seront pires, avec plus de morts, plus des destructions, parce que la Russie va utiliser des armes plus lourdes».
Déploiement de la force de réaction rapide de l’Alliance
L’OTAN a renforcé ses défenses à l’Est avec le déploiement pour la première fois de sa force de réaction rapide, l’envoi des milliers de soldats de l’Alliance dans les pays du flanc oriental, la mise en alerte de plus 130 avions de combat et plus de 200 navires en mer.
«Il s’agit de la réponse immédiate de l’OTAN et elle sera renforcée si nécessaire», a assuré le secrétaire général de l’Alliance, ajoutant qu’une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN a été convoquée le 16 mars pour «prendre les décisions qui s’imposeront».
Une discussion va également s’engager sur la posture de dissuasion et de défense sur le plus long terme, a également indiqué le secrétaire général de l’Alliance. Le sujet sera à l’ordre du jour du sommet de l’OTAN des 29 et 30 juin à Madrid.