Le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé son « profond étonnement » face à la déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan concernant qui a critiqué la décision prise par le président tunisien de dissoudre le parlement.
Le mardi 5 avril, Erdogan a critiqué la décision prise la semaine passée par le président tunisien Kaïs Saied de dissoudre le parlement, la qualifiant de « distorsion à la démocratie ».
Il a aussi condamné une démarche qui est « une source d’inquiétude pour l’avenir de la Tunisie et un coup porté à la volonté de son peuple », craignant que l’évolution en Tunisie « ne nuise aux efforts du pays pour établir une légitimité démocratique et ne fasse dérailler le processus électoral dans le pays ».
En réponse, le ministère tunisien a publié un communiqué mardi dans lequel il a condamné « une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures, laquelle contredit totalement les liens fraternels qui unissent les deux pays et peuples, et le principe du respect mutuel entre les pays ».
« Dans la mesure où la Tunisie adhère aux principes de sa politique étrangère et est soucieuse de construire une relation étroite avec les pays frères et amis basée sur la coopération, la solidarité, la concertation et la confiance mutuelle, elle adhère également à l’indépendance de sa décision, et rejette fermement toute tentative d’ingérence dans sa souveraineté et les choix de son peuple, ou de remettre en cause sa voie démocratique, qui ne la renverse pas », est-il écrit dans le texte.
Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que la Tunisie est « un pays libre et indépendant, et que le peuple en est le souverain, et qu’il est le seul autorisé à choisir la voie de la liberté réelle qui préserve sa sécurité et sa dignité, soutient ses droits, valorise tous ses acquis, et rompt avec les vestiges du passé et avec la voie d’une démocratie formelle qui n’a rien à voir avec la volonté des hommes et des femmes tunisiens ».
Ce mercredi 6 avril, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Al-Jarandi, a déclaré sur Twitter qu’il s’était entretenu par téléphone avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, et avait convoqué l’ambassadeur d’Ankara en Tunisie pour exprimer le rejet de son pays des propos d’Erdogan.
Source: Médias