Le Congo a expulsé en 2019 le chef du Mossad israélien pour l’avoir soupçonné de préparer un coup d’Etat militaire dans ce pays.
La révélation a été faite ce mardi 17 mai par les médias israéliens, qui ont indiqué que c’est le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, qui a expulsé le chef du Mossad Yossi Cohen du Congo en 2019.
Cohen s’était rendu cette année-là dans ce pays sans coordination avec les autorités compétentes, et avait alors tenu des réunions avec l’opposant politique du président actuel, Joseph Kabila.
Dans ce contexte, le Haaretz a indiqué que la censure militaire israélienne avait cette année empêché la divulgation des détails de la visite du chef du Mossad en République démocratique du Congo, au motif que « leur publication risquait de nuire à l’image d’Israël ».
Le journal israélien The Marker a quant à lui mis de l’avant ce qui a été publié par l’agence américaine Bloomberg, selon laquelle Cohen s’est rendu au Congo avec le milliardaire juif israélien Dan Gertler, qui est actif dans l’extraction et le commerce des diamants.
Il est accusé par les autorités britanniques d’avoir versé un pot-de-vin de 350 millions de dollars, en échange de concessions et de droits de prospection et d’extraction de diamants dans des mines de diamants au Congo.
Le journal a souligné que les informations fournies par les responsables de la sécurité israélienne indiquent que le but de ces visites est « problématique » et qu’il « soulève la controverse et semble même suspect ».
The Marker a également souligné que Cohen ne s’était pas rendu au Congo pour des « affaires privées », comme on le croyait auparavant, mais qu’il avait été approuvé par « l’échelon politique » israélien, citant des responsables israéliens. Les responsables de la sécurité israélienne avaient décrit les visites surprises de Cohen au Congo comme un « intérêt pour la sécurité nationale », mais le journal a souligné que leur réel objectif ne l’était pas, « et l’on peut dire que c’est loin d’être un intérêt pour la sécurité nationale ».
Sachant que Gertler est également recherché par les autorités américaines et suisses pour des accusations similaires, Cohen, lorsqu’il était à la tête du Mossad, avait cherché à suspendre et à supprimer les sanctions que l’administration américaine lui avait imposées depuis 2017. Il serait surtout le protégé de l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Source: Médias