Les autorités d’occupation israéliennes ont empêché une délégation spéciale du Parlement européen de se rendre dimanche dans les territoires palestiniens, pour discuter de plusieurs questions, dont l’assassinat de la correspondante d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh.
Cette dernière avait été assassinée par des tirs israéliens le 11 mai dernier, d’une balle dans la nuque, alors qu’elle couvrait pour la télévision qatarie les évènements à Jénine. Alors que de nombreux témoins sur place assurent que les tirs provenaient intentionnellement des soldats israéliens, les autorités de l’occupation persistent de démentir ces faits.
La délégation spéciale européenne a été contrainte d’annuler sa visite dans les territoires palestiniens après que son président, Manu Pineda, a été empêché de se rendre à Jérusalem, et que toute la délégation a été empêchée d’entrer dans la bande de Gaza.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui a entamé dimanche une visite en ‘Israël’, a exprimé ses regrets face au refus des autorités israéliennes d’autoriser l’entrée au chef de la délégation spéciale, Manu Pineda, et a indiqué qu’elle soulèverait la question auprès des autorités israéliennes compétentes.
Mme Metsola a souligné dans un tweet que le respect du Parlement européen et de ses membres est « essentiel pour de bonnes relations ».
Le député européenne Grace O’Sullivan, qui était aussi membre de la délégation européenne qui était en route vers les territoires palestiniens, a déclaré qu’elle s’attendait à ce que les pays européens fassent pression sur ‘Israël’ pour leur permettre d’entrer à Jérusalem.
Mme O’Sullivan a expliqué que la délégation était censée se rendre à Jérusalem dimanche, et a poursuivi : « Notre objectif était de rencontrer la société civile et les responsables de l’Union européenne à l’intérieur de la Palestine, et de rencontrer également les responsables palestiniens. Nous devions donc avoir une semaine chargée d’activités ».
Et de poursuivre : « Mais nous avons appris la semaine dernière que nous avons été empêchés et que nous n’avions pas la permission d’entrer à Gaza, ce qui est décevant, et que nous n’avions pas le droit non plus d’aller parler aux gens à Ramallah, à Bethléem et dans d’autres régions ».
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a également condamné les obstacles israéliens à sa visite dans les territoires palestiniens et a réclamé à une enquête sur le meurtre de Shireen Abu Akleh.
Dans une interview avec un site Internet italien, elle a déclaré que le meurtre de Shireen Abu Akleh équivalait à un « crime de guerre », soulignant qu’il y avait une pression croissante sur le procureur de la Cour pénale internationale pour enquêter sur le crime.
Rappelant qu’Israël s’abstient depuis longtemps de mener des enquêtes indépendantes, Mme Albanese a souligné que « des mesures devraient être prises contre Israël s’il continue d’empêcher l’entrée de la délégation ». Tout en estimant que le refus d’Israël à ouvrir une enquête sur le meurtre de Shirin Abu Akleh « n’était pas surprenant », la rapporteuse de l’Onu en a imputé la responsabilité à la communauté internationale qui a permis à ‘Israël’ au cours des dernières décennies de rester impuni pour les crimes qu’il commet contre les Palestiniens.
Mme Albanese a insisté sur la nécessité de démanteler « le régime d’apartheid » imposé par ‘Israël’ aux Palestiniens, et la nécessité d’une réelle volonté politique pour appliquer le droit international « comme celui que nous voyons actuellement en Ukraine », selon ses termes.
Source: Médias