La diplomatie russe a dénoncé, le mercredi 15 juin, la décision de la Cour suprême israélienne d’autoriser l’acquisition par une organisation ultra-nationaliste juive de biens fonciers de l’Eglise grecque-orthodoxe dans la Vieille Ville d’AlQuds ocupée, y voyant une menace pour la « présence chrétienne » sur place.
« Une telle décision est préjudiciable à la paix interconfessionnelle et soulève des inquiétudes légitimes quant à la situation de la communauté chrétienne en Terre Sainte », a estimé dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
« Moscou est déterminé à défendre la présence chrétienne au Proche-Orient et à veiller à ce que les droits et libertés des croyants soient respectés », a-t-elle ajouté.
Dans un jugement rendu public le 9 juin, la plus haute instance juridique de l’occupation israélienne a rejeté l’appel de l’Eglise grecque-orthodoxe, qui avait soumis de nouveaux documents à la Cour afin de contester la vente de bâtiments à l’association de colons israéliens Ateret Cohanim.
Cette association a pour vocation de « judaïser » la partie orientale et palestinienne d’AlQuds occupée, et y rachète des logements depuis des années, en se servant de sociétés écran qui ne lui sont pas officiellement liées.
L’affaire remonte à 2004 quand Ateret Cohanim avait acquis les droits à des baux emphytéotiques sur trois bâtiments de l’Eglise, dont l’hôtel Petra et l’Imperial Hotel dans le quartier chrétien de la Vieille Ville ainsi qu’un immeuble résidentiel situé dans le quartier musulman, tous occupés par des Palestiniens.
L’avocat du patriarcat grec-orthodoxe, Assaad Mazzawi, a estimé qu’il s’agissait d’un « jour très triste ». « Nous parlons d’un groupe d’extrémistes qui veulent prendre les propriétés des Eglises, qui veulent changer le caractère de la Vieille Ville, envahir les zones chrétiennes », a-t-il déclaré à l’AFP.
Maria Zakharova a par ailleurs condamné la « profanation » le 6 juin par « une cinquantaine d’Israéliens violents » d’une chapelle appartenant à l’Eglise orthodoxe, y voyant « un défi ouvert, une preuve flagrante de la volonté des forces religieuses radicales de lancer un assaut contre les orthodoxes en Terre Sainte » et demandant à Israël « une enquête objective ».