Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU Vasily Nebenzya a déclaré que les nations africaines ont l’autonomie de choisir leurs propres alliés en matière de sécurité, d’autant plus que les pays occidentaux n’ont pas réussi à établir la stabilité dans la région, a rapporté l’agence de presse russe TASS.
« Aujourd’hui, la question de la coopération entre la Russie et les États africains a de nouveau été soulevée. À cela, je dois dire que les Africains ont parfaitement le droit de choisir avec qui s’associer et à quelles conditions », a-t-il déclaré lors de la session du Conseil de sécurité de l’ONU mardi 28 mars, réunie sous le titre « Lutte contre le terrorisme et prévention de l’extrémisme violent propice au terrorisme en renforçant la coopération entre les Nations unies et les organisations et mécanismes régionaux ».
« Ce sont les défaillances des États occidentaux qui obligent les pays africains à se tourner vers ceux qui peuvent apporter une réelle contribution à la lutte contre le terrorisme sur le continent. Nous nous souvenons tous que dans le contexte des opérations occidentales en Afrique qui visaient prétendument à lutter contre le terrorisme, la menace terroriste en Afrique de l’Ouest et au Sahel a continué de s’accroître », a poursuivi l’envoyé russe.
Moscou convient qu’il est crucial de se concentrer davantage sur l’identification et l’élimination des raisons sous-jacentes du terrorisme.
« Le terrorisme au Sahel a pris une allure d’avalanche après l’intervention militaire effrontée en Libye des États occidentaux qui a déstabilisé toute la région. Cela a eu des impacts même pour les États côtiers d’Afrique de l’Ouest », a-t-il noté.
Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que « les contingents étrangers qui ont été déployés au Sahel n’ont pas aidé à changer cela » et, de plus, « la situation s’est dramatiquement détériorée pendant leur présence ». « Les tentatives d’expliquer de tels développements par des conflits résultant de facteurs religieux, ethniques ou sociaux sont une manipulation que les puissances coloniales utilisent depuis des décennies », a indiqué le diplomate.
« Nous assistons à des tentatives de forces extérieures pour provoquer des querelles entre États africains. Ils prétendent que certains États méritent une assistance pour contrer les menaces terroristes, tandis que d’autres ne le sont pas », a-t-il soutenu.
« Dans cette approche, ils ne font qu’aider à repousser les terroristes à la frontière, tout en laissant le reste à la discrétion des locaux. De cette façon, les terroristes sont évincés du Mali et du Burkina Faso. Nous pensons que c’est une tactique erronée », a-t-il rajouté.
La prise de position de Vasily Nebenzya intervient alors que la vice-président américaine Kamala Harris s’est rendue en Afrique pour une visite d’une semaine.
La Russie avait déjà multiplié ces dernières années les initiatives sur le continent africain, visant à se poser comme alternative aux anciennes puissances coloniales. Elle y a signé de nombreux partenariats économiques et militaires.
Source: Press TV