Une nouvelle tentative est mise au point pour diviser et confisquer des pans de la mosquée sainte d’al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, ont mis en garde des observateurs palestiniens qui évoquent le plan présenté le 8 juin par le membre israélien de la Knesset du parti Likoud, Amit Halevi.
Selon les médias israéliens, ce plan stipule de confisquer la région centrale et nord de la mosquée Al-Aqsa, en particulier celle de la zone du Dôme du Rocher, et de laisser aux musulmans le droit de prier à l’intérieur et autour de la mosquée al-Qibli dans la région sud.
Particularité de ce plan est la façon dont il est présenté: le projet de Halevi s’efforce de se référer à ce qu’il considère être la redéfinition islamique de la mosquée Al-Aqsa : elle ne comprendrait que le bâtiment qui inclut exclusivement la salle de prière d’al-Qibli.
Selon lui, la sanctification par les musulmans de tout ce qui se trouve autour de la mosquée est une « conspiration visant à priver les Juifs de leur sacro-saint », étant donné, d’après lui que « ce qui est sacré de point de vue islamique est cette mosquée construite exclusivement dans le sud, mais le reste ne l’est pas ».
Le plan de Halevi prévoit aussi la suppression de la « tutelle de la Jordanie » sur la mosquée Al-Aqsa, qui lui a été consacrée après des accords politiques.
3ème plan
Les observateurs palestiniens contatent que le plan de Halevi est le troisième qui vise à diviser al-Aqsa.
Selon l’agence palestinienne Quds, le premier qui date de l’an 2008 préconisait le découpage de la place sud-ouest. Il a échoué grâce aux sit-in qui avaient été organisés par les Jérusalémites.
Le second, en 2019, suggérait de découpage de la place orientale et de la salle de prière Bab al-Rahma fermée depuis de longues années. En février 2019, des milliers de Palestiniens avaient pendant près d’un mois effectués la prière dans l’entourage de cette salle, obligeant les autorités de l’occupation à l’ouvrir après 16 années de fermeture.
Plus de 70% de la mosquée d’al-Aqsa
Interrogé par l’agence Quds, le spécialiste des affaires de la ville d’al-Qods, Ziyad Abhis, estime que les autorités de l’occupation veulent ronger plus de 70% de la superficie de la mosquée al-Aqsa depuis la cour de la mosquée du Dôme du Rocher jusqu’au nord, et d’ouvrir toutes les portes aux incursions des colons pour y accomplir des prières talmudiques.
Mêmes appréhensions de la part du chef de la Commission jérusalémite contre la démolition et le déplacement, Nasser al-Hadmi, selon lequel le projet de loi destiné à diviser la sainte mosquée Al-Aqsa est « une affaire très dangereuse ».
« Ceci signifie que l’occupation estime qu’il est de son droit de décider du sort de la mosquée, sans égards pour personne d’autre », a-t-il fait remarquer, ce qui selon lui sape les accords conclus avec la Jordanie.
« Il existe des résolutions internationales qui précisent que la mosquée d’al-Aqsa est délimitée par la muraille qui l’entoure, (sur une superficie évaluée) à 144 dunums », a insisté Al-Hadmi.
« Cet épisode dans le processus de judaïsation de la mosquée bénie d’al-Aqsa, voire de la détruire vient n’est pas une nouveauté en soi. L’idée de démolir la mosquée al-Aqsa pour construire à sa place le temple légendaire n’est pas née de ce gouvernement le plus extrémiste. Elle a été conçue bien avant l’établissement de l’État d’occupation voire avant 1900 par ceux qui ont choisi la Palestine pour être l’État des Juifs », a-t-il souligné.
Depuis plusieurs années, un fait accompli va crescendo : les autorités de l’occupation israélienne permettent de plus en plus d’incursions de colons dans ce lieu saint, sous l’escorte de leurs gardes-frontières et policiers.
En 2009, 5 658 colons sont entrés dans la mosquée avec de telles incursions, alors qu’en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, le nombre est passé à 30 000, rapporte le quotidien israélien Haaretz, selon lequel entre 2015 et 2021, le nombre d’incursions de colons a été multiplié par 6.
Avec le nouveau gouvernement de coalition de Benjamin Netanyahu, et la participation des courants sionistes religieux et ultranationalistes, les violations sont devenues presque quotidiennes. Durant les 4 premier mois de l’année 2023, 11 mille colons qui ont investi la mosquée, a assuré le conseiller du gouvernorat d’al-Qods Maarouf al-Rifaï. Depuis le mois de Ramadan, une forte recrudescence de ces violations est constatée. Conscients de ce plan, les Jérusalémites ne quittent pas les lieux non plus.
Source: Divers