La DCA iranienne a abattu, ce vendredi à l’aube, plusieurs mini-drones qui survolaient à très basse altitude la province d’Ispahan, au centre du pays.
Video shows the moment Iran’s air defense shot down several mini quadcopters near Isfahan. pic.twitter.com/93dwwtAzPz
— Press TV 🔻 (@PressTV) April 19, 2024
Selon des sources iraniennes, « trois explosions ont été entendues dans la ville d’Ispahan après que des missiles anti-aériens basés au sol ont intercepté des objets suspects dans l’espace aérien, près d’une base militaire au nord-ouest de la ville », affirmant « qu’aucune attaque de missile n’a été réalisée depuis l’extérieur du pays ».
L’agence de presse iranienne Irna a pour sa part précisé que « la situation dans la province d’Ispahan et ses installations nucléaires est totalement en sécurité ».
No sign of explosion or damage
Footage shows nuclear site near the Iranian city of Isfahan operating in normal conditions pic.twitter.com/hOejzVdq2J
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« Il n’y a eu aucune explosion dans aucune installation sensible dans la ville de Tabriz, au nord-ouest du pays », a-t-on en outre ajouté de même source.
Et de renchérir : « Il n’y a eu aucun rapport sur la présence de blessés ou d’explosions à grande échelle constituant des menaces aériennes ».
Dans ce contexte, la télévision iranienne a assuré qu’aucune installation nucléaire ou centre militaire à Ispahan n’a fait l’objet d’une quelconque attaque venant de l’extérieur du pays.
Alors que le porte-parole de l’armée israélienne s’est abstenu de tout commentaire, le Jerusalem Post a écrit citant « une source gouvernementale et sécuritaire », « qu’Israël est derrière l’attaque », qui a été réalisée depuis « des bombardiers qui ont tiré des missiles de longue portée sur une base militaire proche d’un site nucléaire iranien à Ispahan ». Et d’arguer que la base en question avait servi aux drones qui ont été tirés vers « Israël » dans la nuit de samedi à dimanche.
Selon la source du média israélien, « le message à l’Iran était clair que nous pouvons frapper vos sites nucléaires ».
Par ailleurs, le Secrétariat général du Conseil suprême de sécurité nationale iranien a démenti les informations faisant état d’une réunion d’urgence du Conseil, soulignant « qu’une telle réunion n’est pas nécessaire ».
De son côté, le commandant de l’armée iranienne à Ispahan, le général de brigade Mehen Dost, a déclaré que les détonnations entendues à l’est de la ville « résultaient de la réponse des défenses aériennes à une cible suspecte ». Il a assuré « qu’aucune perte ni dommage n’a été enregistré lors de la réponse de la défense aérienne à Ispahan ».
Les images et les vidéos survenus d’Ispahan et d’autres villes iraniennes montrent que la vie se déroule normalement.
Les vols ont repris depuis les aéroports de Téhéran
Par ailleurs, les liaisons aériennes ont repris vendredi en début de matinée dans les deux aéroports de Téhéran après avoir été suspendues à la suite des explosions rapportées en Iran, selon l’agence officielle Irna.
Les avions pouvaient de nouveau atterrir et décoller des aéroports international Imam Khomeini et Mehrabad, a précisé Irna, en indiquant qu’un vol en provenance de Rome, qui avait été détourné sur Ankara, était attendu à Téhéran.
Ben Gvir : l’attaque contre l’Iran est « faible »
Au moment où les dirigeants israéliens s’abstiennent de commenter cette attaque, des responsables américains cités par plusieurs télévisions américaines dont la chaîne ABC News ont dit que: « ces explosions seraient liées à une attaque israélienne contre l’Iran » après les frappes de la riposte iranienne contre ‘Israël’ le week-end dernier.
L’armée d’occupation israélienne a indiqué à l’AFP ne pas avoir de commentaire « pour le moment » au sujet de ces explosions rapportées tôt vendredi.
Cependant, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a rompu le silence israélien, en qualifiant de « faible » l’attaque aux mini-drones.
En réaction à la reconnaissance par Ben Gvir de la responsabilité d’Israël, le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a déclaré : « Jamais auparavant un ministre de la Sécurité en ‘Israël’ n’avait causé autant de dégâts à notre sécurité comme Ben Gvir ».
« Dans un tweet impardonnable, en un seul mot, Ben Gvir a réussi dans sa mascarade à embarrasser Israël devant Téhéran et Washington », a-t-il tweeté depuis les Etats-Unis où il se trouve depuis quelques temps. Et d’ajouter : « Un autre Premier ministre l’aurait révoqué du Cabinet ce matin… Les autres ministres à ses côtés qui ne disent rien comme des moutons ne sont pas exempts de la responsabilité ». Et Lapide de conclure : « Ils font partie d’un échec impardonnable en matière de sécurité et de valeur. »
Pour le quotidien israélien Yediot Aharonot, « s’il s’agit vraiment d’une attaque israélienne contre l’Iran, alors on peut dire que cette frappe a été menée de cette manière pour qu’Israël mette fin à l’escalade des événements ».
Les médias israéliens, citant une source proche de Netanyahu, ont rapporté : « Personne ne veut désormais d’une guerre avec l’Iran ».
Les hauts dirigeants iraniens avaient menacé de riposter avec force à toute erreur israélienne contre leur pays.
Rappelons que ces nouveaux développements interviennent alors qu’Israël avait menacé de répondre à l’attaque iranienne contre des cibles militaires israéliennes en Palestine occupée le week-end dernier, en riposte à la frappe meurtrière israélienne contre le consulat iranien à Damas.
350 drones et missiles lancés par l’Iran ont visé, dans la soirée de samedi 13 avril, des cibles militaires israéliennes en Palestine occupée.
Il s’agissait de la première attaque directe jamais menée par l’Iran contre son ennemi juré. En attaquant ‘Israël’, l’Iran a dit avoir agi en « légitime défense » après l’attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés.
En Syrie, le ministère de la Défense a fait état de tirs de missiles israéliens à l’aube de ce vendredi sur les positions de la défense aérienne au sud du pays, indiquant qu’ils ont causé des pertes matérielles seulement.