L’Allemagne a condamné l’ingérence des services secrets US dans ses systèmes de télécommunications annoncée par WikiLeaks.
Les tentatives d’ingérence dans les systèmes de télécommunications allemands sont inacceptables, peu importe leur auteur, a déclaré jeudi à Moscou le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel commentant les récentes révélations du site de Julian Assange, WikiLeaks.
« Cette question revêt une nouvelle importance lorsque des pays étrangers essaient de pénétrer dans les systèmes de télécommunications pour influer sur l’opinion publique », a indiqué M. Gabriel lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Le site WikiLeaks a annoncé mardi, citant des documents confidentiels, que le consulat américain à Francfort-sur-le-Main abritait une « base de hackers » de la CIA opérant en Europe, au Proche-Orient et en Afrique. Des officiels américains ont confirmé qu’un bâtiment adjacent à la base aérienne « Rhein-Main » a bien été un centre de la CIA pendant des années sous le nom de code « Tefran », chargé de collecter des informations sur les activités de l’Iran en Europe.
Selon WikiLeaks, des pirates informatiques de la CIA se voyaient délivrer des passeports et bénéficiaient d’une protection du département d’État américain.
Un document publié par WikiLeaks contient une liste d’instructions pour les cyberpirates de la CIA envoyés à Francfort. Ces agents secrets US devaient se faire passer pour des conseillers techniques.
« L’Allemagne est en mesure d’empêcher l’influence étrangère sur l’opinion publique et de protéger la campagne électorale qui sera transparente et se tiendra conformément aux lois », a ajouté le ministre allemand.
En février dernier, WikiLeaks a publié des documents sur l’espionnage par la CIA de l’élection présidentielle en France en 2012. Tous les partis politiques français devaient être infiltrés par des espions humains (« HUMINT ») et électroniques (« SIGINT ») de la CIA dans les sept mois précédant la présidentielle de 2012. Parmi les cibles figurent également le président actuel François Hollande, son prédécesseur Nicolas Sarkozy, la candidate à la présidentielle 2017 Marine Le Pen et les anciens candidats à la présidence Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.
WikiLeaks a annoncé le 7 mars la publication d’une nouvelle série de fuites sur la CIA sous le nom de code Vault 7 qui sera, d’après le communiqué de l’organisation, la plus importante publication de documents confidentiels sur l’agence. La première partie des fuites, intitulée Year Zero, comprend 8 761 documents et fichiers qui ont été collectés sur un réseau isolé de haute sécurité du Centre Cyber Intelligence (département de la CIA) à Langley, en Virginie. Les fuites de Year Zero révèlent les capacités de piratage de la CIA contre un large éventail de produits américains et européens, notamment Windows, iPhone, Android et même les téléviseurs Samsung, qui ont été transformés en microphones cachés par le programme Weeping Angel.
Source: Sputnik