Le site américain Axios a cité, ce lundi, des responsables américains affirmant qu’Israël a soumis la semaine dernière à Washington « un document contenant ses conditions pour mettre fin à la guerre au Liban ».
Le site US cite également des responsables israéliens qui ont déclaré: « Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a remis le document à la Maison Blanche avant la visite de l’envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth. »
Les responsables ont souligné que « le document fait suite à des discussions menées par le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, avec le ministère de la Sécurité et de l’Armée concernant les conditions qui exigent qu’Israël fasse partie de toute solution visant à mettre fin à la guerre au Liban ».
Dans les détails de la proposition, « Israël a stipulé que son armée soit autorisée à participer à une mise en œuvre efficace pour garantir que le Hezbollah ne soit pas réarmé et que son infrastructure militaire ne soit pas reconstruite dans les zones du sud du Liban proches de la frontière », selon un responsable israélien.
Et d’ajouter : « Israël exige également que ses forces aériennes jouissent de la liberté d’opérer dans l’espace aérien libanais ».
Axios a commenté ces deux conditions en affirmant qu’elles « contredisent la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui stipule que les Forces armées libanaises et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) imposent un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah ».
Un responsable américain aurait déclaré : « Il est hautement improbable que le Liban et la communauté internationale acceptent ces propositions, car les conditions israéliennes portent atteinte de manière significative à la souveraineté du Liban ».
« Mince chance »
Dans ce contexte, l’analyste militaire Noam Amir a déclaré que, sur fond d’informations faisant état d’un retour à un accord 1701 modifié (1701+), « Israël a présenté à la Maison Blanche plusieurs conditions pour un cessez-le-feu au Liban coïncidant avec la visite de Hochstein à Beyrouth ».
Parmi les conditions israéliennes : « permettre à l’armée israélienne de mener des actions militaires au Liban pour garantir que le Hezbollah ne se réarme pas », ce qui signifie que « l’armée israélienne sera en mesure de mener une bataille entre les guerres au Liban », a déclaré Amir.
Il a souligné que « l’accord 1701 limite la capacité de l’armée israélienne à opérer au Liban depuis les airs », mais dans la nouvelle proposition d’accord, « Israël exige la liberté d’action de l’armée de l’air sur tout le territoire de l’Etat libanais ».
‘Israël’ exige également dans le document « une garantie internationale de la part des États-Unis et de la France pour mettre en œuvre l’accord ».
Amir a commenté cela en disant : « Il y a une petite chance que cela se produise à ce stade. Je ne vois pas que la France ferait partie d’un tel accord ».
Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, avait affirmé l’attachement de son pays à la résolution 1701 telle qu’elle est, notant que « la présidence de la république est nécessaire, mais il doit y avoir un cessez-le-feu ».
S’adressant samedi aux médias locaux, M.Berri a déclaré que Hochstein « avait demandé un rendez-vous à Aïn al-Tineh après une longue interruption de communication », annonçant que « le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, viendra lundi à Beyrouth pour le rencontrer ».
Le Hezbollah a chargé le président Berri de négocier un cessez-le-feu, tandis que le parti a affirmé, par l’intermédiaire du secrétaire général adjoint Cheikh Naim Qassem, que « la solution réside dans un cessez-le-feu ».