Huit ans après sa première investiture, Donald Trump a prêté serment en tant que 47e président des États-Unis lundi peu après 12h00 locales. Il devient ainsi le deuxième président états-unien de l’histoire à effectuer deux mandats non consécutifs.
Donald Trump est aussi le premier président américain à avoir fait l’objet de condamnations en justice.
Parmi les invités à la cérémonie d’investiture se trouvaient notamment les milliardaires Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, mais aussi des chefs d’État et de gouvernement étrangers, tels que le président argentin Javier Milei et la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
Avant la cérémonie, Donald Trump et son épouse Melania se sont rendus dans l’église St John, juste en face de la Maison-Blanche, pour un service religieux. Ils ont ensuite été reçus à la Maison-Blanche par le président américain sortant Joe Biden pour un entretien de courtoisie.
La cérémonie, qui devait initialement se dérouler devant le Capitole à Washington, a eu lieu à l’intérieur du complexe du Congrès en raison du froid polaire.
Discours inaugural de Donald Trump
Le discours inaugural de Donald Trump a déroulé un catalogue de promesses presque sans limite assorties de déclarations chocs attendues comme l’expulsion « de millions et millions » d’immigrés clandestins, axe majeur de sa campagne électorale.
Le républicain, selon qui l’Amérique est menacée par une «invasion» de migrants ainsi que par les idées progressistes, qu’il qualifie du terme péjoratif d’idéologie «woke», va décréter l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique.
«A partir de maintenant, le déclin de l’Amérique est terminé», a assuré le président des Etats-Unis.
Le 47e président américain a également promis de s’attaquer à une «élite corrompue et radicale qui s’est accaparée pouvoir et richesse depuis de nombreuses années».
Concernant la taxation des pays étrangers, Donald Trump a également eu quelques mots. «J’entamerai immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains. Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens.»
Sauver de la mort pour «rendre sa grandeur l’Amérique»
Autant de projets permis par la providence d’après Donald Trump. «La balle d’un assassin a transpercé mon oreille, mais j’ai senti (…) que ma vie avait été sauvée pour une raison. Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique», a dit le 47e président américain.
«Deux sexes»
Il ordonnera par ailleurs à son administration de «reconnaître» l’existence de seulement «deux sexes», ont fait savoir de hauts responsables de sa future administration.
«A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin», a déclaré Donald Trump, dont l’équipe a promis plusieurs décrets pour stopper les aides fédérales pour les personnes transgenres.
«Nous allons forer à tout-va»
Côté énergie, Donald Trump a annoncé lundi lors de son discours d’investiture qu’il décréterait un état d’«urgence énergétique» national visant à doper la production d’hydrocarbures des Etats-Unis, déjà premier producteur mondial, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux pour freiner le réchauffement climatique.
«Nous allons forer à tout-va», a lancé le président américain, réitérant ainsi sa promesse de campagne et assurant qu’il reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden pour favoriser la transition énergétique et baisser les émissions de gaz à effet de serre du pays, deuxième pollueur mondial après la Chine.
L’administration du nouveau président américain Donald Trump a également annoncé que les Etats-Unis se retireraient une deuxième fois de l’accord de Paris sur le climat, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique.
«Nous allons reprendre» le canal de Panama
Donald Trump affirme également qu’il va «reprendre» le contrôle du canal de Panama, soulignant que «l’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés».
«Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue», a déclaré le président Trump dans son discours inaugural, peu après sa prestation de serment.
«L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés. Les navires américains sont gravement surtaxés et ne sont pas traités équitablement, de quelque manière que ce soit, y compris la marine américaine», a-t-il dit.
«Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre», a affirmé le président américain.
Mars en ligne de mire
Le président des Etats-Unis a aussi certifié que les Américains allaient «planter» le drapeau américain «sur la planète Mars».
Sous son mandat, a-t-il déclaré, «les Etats-Unis se considéreront à nouveau comme une nation de progrès, qui accroit sa richesse, étend son territoire (…) et porte notre drapeau dans de nouveaux et magnifiques horizons. Et nous poursuivrons notre destinée jusqu’aux étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars».
Vengeance
Tout au long de sa campagne, il a promis de se «venger» de ses adversaires politiques.
Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d’accorder des grâces préventives à une série de «serviteurs de l’Etat» risquant selon lui des «poursuites judiciaires injustifiées».
Parmi eux, l’ancien chef d’état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires ayant enquêté sur l’assaut du Capitole.