Un sondage a révélé que la majorité des Libanais rejettent la remise des armes de la résistance sans stratégie défensive et constate que l’option de la résistance demeure interconfessionnelle.
Réalisé par la Direction des statistiques et des sondages d’opinion du Centre consultatif d’études et de documentation, l’étude montre que 58 % des Libanais sont pour cette opinion.
À la question : « Êtes-vous favorable au retrait des armes de la résistance sans stratégie défensive ?», la réponse a été « non » par environ 96 % des chiites, 50 % des sunnites, 46 % des druzes et 32 % des chrétiens.
En outre, environ 72 % des personnes interrogées affirment que l’armée libanaise n’est pas capable à elle seule de faire face à une agression israélienne : 92 % des chiites et 63,3 % des autres confessions.
Par ailleurs, environ 76 % estiment que la diplomatie seule est incapable de dissuader une agression. Ce point de vue est confirmé par environ 80 % des chiites, environ 53 % des sunnites, 50 % des druzes et environ 41 % des chrétiens.
Le sondage a aussi révélé de vives inquiétudes parmi les Libanais, toutes confessions confondues, quant à la menace existentielle que représentent pour le Liban les événements en Syrie, appréhendant qu’ils ne menacent la stabilité interne et n’ouvrent la voie à une guerre menée par des militants contre le Liban.
Une similitude significative a été observée entre les répondants chiites et druzes, attribuée aux récents événements survenus dans la province syrienne de Soueïda, à majorité druze. 88 % des chiites et plus de 83 % des druzes estiment que les événements en Syrie représentent une menace pour le Liban, contre plus de 68 % des chrétiens et environ 62 % des sunnites.
Interrogés sur la confiance dans les institutions officielles libanaises, les répondants ont constaté une confiance moyenne à élevée pour le président de la République Joseph Aoun avec environ 67 % et une confiance moyenne à élevée pour le Premier ministre Nawaf Salam avec environ 55 %.
Le Parlement a obtenu environ 50 % du vote de confiance, et le pouvoir judiciaire environ 40 %.
L’institution qui a obtenu le moins de confiance a été le ministère des Affaires étrangères avec seulement 38 %. Il est occupé par un ministre du parti des Forces libanaises, dirigé par Samir Geagea.
Les chiites ont affiché les niveaux les plus élevés de perte de confiance envers les institutions, en particulier envers le Premier ministre (54 %), le pouvoir judiciaire (64 %) et le ministère des Affaires étrangères (63 %).
En revanche, les autres communautés ont affiché des niveaux de confiance moyens ou élevés, notamment envers la présidence. 49 % des chrétiens et 43 % des sunnites lui font confiance. Ce qui indique que la confiance envers les institutions est soumise à des évaluations sectaires et politiques influencées par l’alignement partisan et les expériences historiques avec ces institutions.
L’enquête a été menée entre le 27 juillet et le 4 août, sur un échantillon composé de 600 répondants (54 % d’hommes et 46 % de femmes), sélectionnés aléatoirement dans toutes les régions, confessions et tranches d’âge, avec une marge d’erreur d’environ 5 %.
La proportion de chiites et de sunnites était égale (30 %), contre environ 34 % pour les chrétiens et 7 % pour les druzes.
Source: Média