Donald Trump a donné vendredi au Hamas jusqu’à dimanche à 22h00 GMT pour accepter son plan de paix pour Gaza, qu’il a présenté comme un accord « de la dernière chance » pour mettre fin à deux ans de guerre israélienne dans le territoire palestinien.
Le mouvement de résistance avait annoncé un peu plus tôt avoir besoin de plus de temps pour examiner le plan présenté par le président américain, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.
Mais Donald Trump, qui avait donné mardi au Hamas un ultimatum de « trois ou quatre jours », a fixé vendredi l’heure limite à dimanche 18h00 heure de Washington, soit 22h00 GMT ou 01h00 lundi à Gaza, pour accepter son plan.
« Le Hamas poursuit toujours ses consultations (…) et a informé les médiateurs que les consultations nécessitent encore un peu de temps », avait indiqué auparavant à l’AFP un responsable du mouvement.
Le plan Trump prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des captifs retenus dans la bande de Gaza et le désarmement du Hamas.
« Si cet accord de la dernière chance n’est pas trouvé, l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », a écrit Trump sur son réseau Truth Social.
« Lieux de mort… une farce »
Or à Gaza, c’est déjà l’enfer. Après voir détruit le nord de l’enclave, l’armée israélienne a lancé le 16 septembre une offensive sur Gaza-ville, qu’elle présente comme le dernier bastion du Hamas et dont les habitants ont été contraints de fuir vers le sud.
Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s’installer dans ce qu’elle qualifie de « zone humanitaire » à Al-Mawasi, sur la côte.
Mais les Nations unies ont assuré qu’il n’existait pas de refuge sûr pour les Palestiniens, qualifiant de « lieux de mort » les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud. « L’idée d’une zone de sécurité dans le sud est une farce », a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l’Unicef.
Camp de tentes des déplacés à Deir al-Balah
« Points de préoccupation »
Le plan américain prévoit un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d’une autorité de transition chapeautée par M. Trump, le principal allié d’Israël.
Soutenue par plusieurs pays arabes et occidentaux, la proposition américaine est truffée de zones d’ombre, notamment sur le calendrier du retrait israélien et le cadre du désarmement du Hamas.
Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du Hamas, a indiqué que le « plan comporte des points de préoccupation ».
Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l’AFP que le mouvement « souhaitait amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l’expulsion » de ses membres.
Pression qatarie
« Les Qataris vont mettre la pression au Hamas pour qu’il donne une réponse positive, même s’il n’accepte pas l’intégralité du plan », a indiqué à l’AFP Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales. « Il ne s’agit pas seulement de convaincre la direction du Hamas à Doha, mais aussi celle de Gaza, ainsi que ses membres et combattants » sur place.
Une autre source proche des négociations en cours à Doha a dit à l’AFP mercredi qu' »il existait deux opinions au sein du Hamas », la première soutenant « l’approbation inconditionnelle » du plan Trump, la seconde rejetant « le désarmement et les expulsions » des cadres du Hamas.
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, « la situation est catastrophique », a affirmé Adnan Abou Hasna, un représentant local de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). « Des dizaines de milliers de Palestiniens sont contraints à des déplacements répétés qui coûtent extrêmement cher et l’accès à la nourriture et à l’eau reste limité », a-t-il ajouté.
Amnesty International a condamné de son côté des « déplacements massifs » dus à l’offensive sur Gaza-ville, ajoutant que des centaines de milliers de Palestiniens étaient contraints de se réfugier dans des « enclaves surpeuplées dans le sud ».
Plus de 70 martyrs
Ce vendredi, les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi leur agression toute en procédant à la destruction des habitations civiles, en utilisant divers moyens de destruction, dont les bombardements aériens et d’artillerie à les vehicules blindés de transport de troupes piégés.
Les correspondants sur place ont rapporté que 5 véhicules blindés de transport de troupes chargés de tonnes d’explosifs ont explosé au nord-ouest de la ville de Gaza et dans les rues al-Nasr et al-Jalaa, provoquant des destructions massives dans des quartiers résidentiels.
L’aviation d’occupation a également lancé des raids contre des habitations dans les quartiers d’al-Sabra et d’al-Nasr, à l’ouest de la ville. Des bombardements d’artillerie lourde ont également visé le centre et le sud de Khan Younès, ainsi que Deir al-Balah et les environs de Nusseirat.
Les attaques israéliennes ont notamment visé les tentes de personnes déplacées dans le port de Gaza et le quartier d’al-Buraq, à l’ouest de Khan Younès. Des raids ont été menés par des hélicoptères et des drones sur des quartiers résidentiels.

Ces attaques ont causé la mort de dizaines de civils à Khan Younès, suite au bombardement de rassemblements de personnes déplacées et de prétendues « zones de sécurité », ainsi que des morts et des blessés parmi les demandeurs d’aide dans le quartier d’al-Tina.
Selon le site d’information Quds News, plus de 70 Gazaouis ont été tués depuis l’aube de ce vendredi.
Soutien israélien aux hors-la-loi
Parmi ces martyrs figurent 20 membres des forces de police de la bande de Gaza qui ont été éliminés dans des bombardements israéliens pendant qu’ils traquaient à Khan Younes des bandes criminelles soupçonnées d’implication dans des meurtres.
« L’occupation interfère via des bombardements aériens pour protéger les bandes hors-la-loi pendant leur traque », a déploré une source au sein du ministère de l’Intérieur à Gaza qui a demandé aux familles de lever la couverture clanique aux éléments hors-la-loi.
Plus de 66 mille martyrs
Selon le rapport statistique du ministère de la Santé de Gaza, le nombre de martyrs depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 66. 288, et le nombre de blessés à 169. 165.
13. 420 martyrs et 57. 124 blessés ont été recensés depuis le 18 mars.
Concernant les crimes visant les demandeurs d’aide, le rapport statistique poursuit : « Le nombre de victimes en essayant d’obtenir de la nourriture au cours des dernières 24 heures a atteint 15 martyrs et 80 blessés, portant le nombre total de victimes de la lutte pour la survie à 2.597 martyrs et plus de 19.054 blessés depuis le début de l’agression. »
Suite à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 dans l’enveloppe de Gaza 1.219 Israéliens ont été tuées, dont un nombre indéterminé dans la traque pendant une semaine des combattants palestiniens par l’armée israélienne et des forces de sécurité, qui ont activé de la directive de Hannibal.
En représailles, Israël a tué au moins 66.288 Palestiniens à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l’ONU.
Mais il n’a pu réaliser son objectif de la guerre de libérer les captifs israéliens. La majorité écrasante de 251 personnes prises en captivité par le Hamas et d’autres factions durant l’attaque, ont été libérées dans les accords conclus. 47 d’entre eux sont toujours otages à Gaza.
Dans cet enfer, des Gazaouis ont rendu hommage aux 443 militants originaires de 47 pays qui ont participé à la Flottille Sumud pour Gaza qui ont été arrêtés et dont la majeure partie des 44 bateaux ont été interceptés par l’armée d’occupation israélienne. Ils ont réalisé des dessins muraux illustrant leur actions humanitaire et courageuse. « De Gaza aux héros de la Flottille Sumud ».