Le gouvernement de l’occupation israélienne n’a pas encore exécuté la demande du président américain Donald Trump d’arrêter les bombardements à Gaza quoiqu’il a livré son consentement à mettre en œuvre la première phase de son plan, à savoir la libération des prisonniers.
« Nous à Gaza, faisons l’objet d’un pilonnage sans merci à Gaza-ville », a rapporté vers 2 :35 après minuit le porte-parole de la Défense civile dans cette ville qui fait l’objet depuis le 18 septembre des raids et bombardements sans répit.
Des sources palestiniennes ont rendu compte ce matin d’un bombardement d’artillerie au nord du camp al-Boreij dans le centre de l’enclave. Deux enfants sont tombés en martyrs dans le raid d’un drone israélien sur leur tente à al-Mawasi à Khan Younès, cette zone est censée être selon les ordres de l’armée israélienne le dernier refuge vers lequel les Gazaouis devraient s’abriter.
Il est aussi question de 4 martyrs dans un raid sur une maison dans la région al-Machahira dans le quartier al-Touffah et de 5 martyrs suite à un raid sur une maison à l’ouest de Gaza-ville.
Libération des prisonniers
Ce samedi matin, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que, compte tenu de la réponse du Hamas, Tel-Aviv se prépare à mettre en œuvre la première phase du plan du président américain Donald Trump visant à libérer immédiatement tous les prisonniers.
Le bureau a ajouté : « Nous continuerons à travailler en pleine coopération avec le président et son équipe pour mettre fin à la guerre, conformément aux principes établis par Israël et conformes à la vision du président Trump. »
Des médias israéliens ont rapporté que le commandement politique a ordonné à l’armée de réduire ses opérations offensives. Un responsable israélien a assuré pour l’agence Axios que l’armée va se concentrer uniquement sur des opérations défensives dans la bande de Gaza et mettre fin à la tentative de prise de la ville de Gaza.
Le journal israélien Yediot Ahronoth a toutefois constaté que c’est bien avant les déclarations du Hamas et du président américain Donald Trump qu’elle avait gelé son attaque contre le camp des réfugiés al-Chati’ qui devait débuter en début de semaine.
Le journal a noté que « l’armée n’a pas encore atteint les bastions et cibles du Hamas à Gaza dans le cadre de l’opération Gideon B, car tout se déroule lentement et prudemment, grâce à une coordination totale entre les niveaux politique et militaire depuis un mois. »
Le correspondant militaire israélien, Amir Bohbot a fait état de consultations et d’évaluations qui sont en cours au sein de l’appareil militaire et sécuritaire israélien concernant la mise en œuvre de la première partie de l’accord.
« Chacun a constaté l’état de préparation sur le terrain pour le transfert de tous les otages israéliens de Gaza ! », a-t-il rapporté.
Selon lui, il a été décidé que « les questions complexes seraient soumises à la haute direction pour prendre des décisions, et non laissées aux décisions sur le terrain, afin d’éviter toute erreur d’appréciation ».
Et d’ajouter : « Dans les 72 heures suivant la réception par le Hamas d’une réponse positive (avec un « mais » ajouté), il est fort probable que des retards surviennent. Tout dépend des États-Unis et de Trump ».
Médias israéliens en colère: « Trump est tombé dans le piège du Hamas »
Dans les médias israéliens, les analyses font part de la consternation et de la colère des chroniqueurs et correspondants israéliens.
Décrivant comment Trump a célébré la réponse du Hamas a son plan « comme si le Hamas avait approuvé à 100 % sa décision », alors que « ce n’est pas le cas », d’après lui.
Le correspondant de Channel 14 estime que le président américain est tombé dans le piège de la déclaration du Hamas après avoir appelé publiquement Israël à cesser ses attaques dans la bande de Gaza, donnant ainsi l’impression que les États-Unis adoptaient le discours du Hamas pour la première fois depuis le début de la guerre.
Le chroniqueur politique de la radio militaire israélienne juge que Washington avait enfreint la règle de « ne pas négocier sous le feu », soulignant que le drame qui règne aujourd’hui à Jérusalem reflète l’ampleur du choc suscité par la décision de Trump d’appeler à un arrêt immédiat des bombardements, le Hamas étant « prêt à la paix ».
La correspondante de Channel 12, Dafna Liel, a souligné que le plus important était l’exigence de Trump d’un cessez-le-feu par Israël jusqu’à la conclusion des négociations, une mesure que les services de sécurité israéliens redoutaient depuis des mois.
Le correspondant de Channel 11 a qualifié la réponse palestinienne de « victoire de la famille criminelle Al Thani », en référence au soutien qatari.
Le journaliste Suleiman Masouda de la chaîne Kan a expliqué que le Hamas n’a pas proposé de réponse positive, mais a plutôt exigé des négociations sur des questions essentielles telles que la détention des prisonniers et une autorité alternative à Gaza, tout en refusant de rendre les armes. Selon lui, Trump a contraint Israël à suspendre temporairement les combats au nom des négociations, ce qui a permis aux États arabes de remporter une nouvelle victoire tactique après que Netanyahu a introduit des amendements à son plan, transformant radicalement l’ensemble de l’initiative.
La chaîne Kan a qualifié cette situation de « ternissement de la réputation d’Israël » par Trump, qui ne peut plus affirmer que la réponse du Hamas est inacceptable.
Le correspondant de la chaîne 13, Hezi Simantov, a déclaré que « le Hamas est sorti vainqueur de tout cela », tandis que l’analyste militaire Yossi Yehoshua a souligné que l’armée israélienne est désormais en position défensive après que Trump a interdit les négociations sous le feu, affirmant que le chef d’état-major a donné l’ordre de préparer la première phase du plan de libération des prisonniers.
Citant un responsable israélien, Channel 12 a quant à elle argué que Netanyahu a été surpris par l’annonce de Trump, d’autant qu’il considère la réponse du Hamas comme un rejet du plan de Washington. Il aurait insisté, lors de ses consultations, sur la nécessité de coordonner sa position avec la Maison-Blanche afin d’éviter de donner l’impression que le Hamas avait donné son approbation tacite, selon ce media israélien.
Arnaque de Trump et Netanyahu
Dans les pays arabes, les observateurs les plus sceptiques appréhendent une nouvelle arnaque concoctée par Trump et Netanyahu en vue d’obtenir la libération des captifs israéliens, après quoi l’armée israélienne poursuivrait son offensive sur la bande de Gaza en préparation au transfert des Gazaouis tout en accusant le Hamas de ne pas avoir respecté le plan de Trump.
Sachant que ce qui empêche cette offensive d’être menée à fond est la présence des captifs dans l’enclave et dont les lieux de détention n’ont pas été découverts par l’armée israélienne après 24 mois de guerre. Netanyahu ne peut supporter l’opprobre de leurs parents et proches voire de l’opinion publique israélienne s’ils périssent pendant son offensive dévastatrice.
Dans la nuit de vendredi, le responsable du Hamas Oussama Hamdan avait indiqué que les cadavres de certains d’entre eux sont enterrés dans les zones occupées par l’armée israélienne.
Dans la nuit de ce samedi, une manifestation est prévue à Tel Aviv avec pour mot d’ordre: « Seule la pression populaire ramènera tous les otages ».
Source: Divers