Les Etats-Unis semblent froissés par les conséquences imprévues de la bataille de Aarsale, au cours de laquelle le Hezbollah a délogé le front al-Nosra en moins d’une semaine.
Selon le journal libanais al-Akhbar, ils ne sont pas satisfaits des récentes déclarations du chef des Forces libanaise Samir Geagea dans lesquelles il a estimé que l’opération du jurd de Aarsale aura des conséquences positives pour le Liban.
Ayant réclamé des explications auprès de certains dirigeants politiques libanais , des diplomates américains auraient envoyé « un message négatif à Mearab », siège des FL, faisant remarquer « qu’il ne faut surtout pas présenter le Hezbollah comme étant le défenseur du Liban ».
Des sources ont révélé que les USA et les Occidentaux sont particulièrement vexés par la victoire réalisée par le Hezbollah dans sa bataille contre le front al-Nosra qui occupait 100 km2 de terres libanaises depuis août 2014. Ils s’inquiètent par-dessus tout de la vague de sympathie et d’estime que cet exploit a provoqué au sein de la majeure partie de l’opinion publique libanaise, toutes communautés confondues.
A contre courant, la plupart des dirigeants politiques du camp du 14-mars avaient violemment rejeté cette bataille. L’une des réactions les plus incongrues a sans doute été celle du ministre de l’intérieur libanais et dirigeant du courant du Futur, Nouhad al-Machnouk, qui a prétendu que « le jurd de Aarsale est une région controversée entre le Liban et la Syrie » !
Dans la campagne lancée par les ténors du 14-mars, le mot d’ordre semblait être celui de taxer l’entreprise du Hezbollah à Aarsale comme étant inscrite dans le cadre de la guerre en Syrie et non pour l’intérêt du Liban.
Raison pour laquelle, ils ont haussé le ton contre M. Geagea, mettant en garde contre le fait de laisser passer « sa position surprenante et incompréhensible car le fait de l’ignorer pourrait avoir des séquelles importantes ».
pourtant, après avoir dit que « les progrès réalisés par le Hezbollah dans le Jurd, qui était contrôlé par le Front alNosra, a engendré des conséquences positives. Cela protègera les villages et les réconfortera. Aussi, il permettra d’éviter l’infiltration aux camps des réfugiés syriens et de la zone frontalière », M. Geagea avait pris la précaution de respecter le mot d’ordre, signifiant que « cette bataille fait partie de la guerre en Syrie ».
Pour leur part, les FL ont nié avoir reçu une réprimande de la part des Américains, assurant penser leurs positions à l’aune de leurs convictions.
« Ce n’est pas parce que le président Donald Trump a dit que le Hezbollah est terroriste que nus allons nécessairement le considérer ainsi. Les divergences avec le Hezbollah sur de nombreuses questions persiste toujours, mais nous approchons ces questions-là avec sérénité, loin des discours agressifs », a dit une source des FL pour al-Akhbar.
Selon des observateurs libanais, la position des FL lui est dictée par les sentiments de reconnaissance que la communauté chrétienne libanaise a exprimés pour le Hezbollah. Sentiments qu’elles ne pouvaient contrecarrer dans une échéance aussi existentielle pour les Libanais.
Pour l’ancien numéro un de la Sûreté générale, le général Jamil al-Zayyed, les déclarations de certains hommes politiques libanais qui attaquent la résistance sont « grossiers, nuisibles et honteux ». « Le peuple libanais sait très bien que les martyrs de l’armée libanaise qui ont péri dans les voitures piégées n’auraient pas été tués si le courant du Futur et les Forces libanaises n’avaient pas facilité aux terroristes la conquête du jurd de Aarsale », a-t-il affirmé lors d’un entretien avec la chaine de télévision al-Manar.