Sept bataillons des Forces dites Qouwwat al-Nokhba, (les Forces d’élites) un groupe composé de membres des tribus syriennes, manifestement soutenus par les États-Unis et opérant à Raqqa, Deir Ezzor et Hassaké, ont rejoint la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Dans un communiqué publié ce samedi 26 août, ces bataillons en question ont annoncé leur séparation des « partis de l’opposition », notamment de l’Armée syrienne libre (ASL), l’accusant d’agir contrairement aux » intérêts du peuple syrien ». L’ASL est une milice terroriste formée en 2011 par la Turquie. Elle est responsable de la miliarisation du mouvement de contestation qui avait éclaté en Syrie, pour réclamer des revendications politiques.
Cette nouvelle a été confirmée par le directeur du bureau médiatique des FDS. Le nombre des éléments qui ont rejoint les FDS kurdes s’élève à quelque 800 personnes, d’après des sources bien informées.
Le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, rattaché aux FDS Ahmad Abou Khawla, avait donné vendredi un chiffre différent, faisant état de 1500 combattants issus des tribus qui auraient rejoint sa milice.
La milice de Jarba
Ces groupes tribaux, composés des membres de tribus originaires de Raqqa et de Deir Ezzor, se présentent en tant que groupe indépendant qui agit sous le commandement de la coalition internationale. Mais en réalité, ce groupe est affilié au parti politique d’al-Ghad (Syria’s Tomorrow Movement), dirigé par l’opposant pro saoudien Ahmed Al-Jarba.
Lors d’un entretien accordé à l’agence Reuters en février 2017, M. Jarba avait affirmé que cette milice était constitué de 3.000 miliciens qui ont été formés et entrainé par la Coalition et qu’elle était disposée à participer aux combats de Raqqa, au côté des FDS.
La télévision libanaise Al-Mayadeen affirme que la séparation fait suite à la décision des États-Unis de créer une force terrestre ayant pour mission « d’occuper la province de Deir Ezzor ». Ce serait Ahmad Jarba qui devra la diriger, et sera chargé de contrer « les forces de l’armée syrienne et ses alliés ».
Al Mayadeen, citant des sources locales à l’est de la Syrie, confirme aussi le transfert d’armes et de munitions depuis la ville d’al-Ramilan à Hassaké dans le nord-est de la Syrie vers la ville d’al-Chadadi dans le rif sud de cette même province.
Il s’agirait d’un vaste mouvement de troupes et de munitions en prévision d’une vaste offensive contre les positions de l’armée à l’est syrien. Cette même source fait également état de l’envoie d’officiers américains dans la région d’al-Chadadi.
Le 10 août dernier, le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Ryan Dillon, avaient annoncé qu’en vue de la future bataille et pour éviter tout « accident » entre les forces gouvernementales syriennes et les FDS, une « ligne de déconfliction » a été tracée entre le nord et le sud du fleuve de l’Euphrate, qui coupe la province de Deir Ezzor en deux.
Selon lui, cette ligne a été « tracée entre les FDS, le régime syrien, les Russes et les Américains ».
Les Américains chercheraient ni plus ni moins à s’emparer de la banlieue sud de Hassaké et de la banlieue est de Deir Ezzor, frontalière avec l’Irak. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’escalade des raids américains meurtriers perpétrés contre les civils de Deir Ezzor ces derniers jours. Un signe que ce champ d’action leur revient exclusivement.
Selon l’AFP, pour les FDS, la bataille de Deir Ezzor « ne vise pas la ville mais la province » a indiqué vendredi Abou Mohammad al-Chaayti, du conseil militaire.
« Nos forces vont combattre l’EI uniquement », a-t-il assuré.
Curieusement, la réaction aussi bien syrienne que russe à ces assertions américaines et kurdes se fait toujours attendre.
Sources: Press TV, Al-Mayadeen TV, AFP
Source: Divers