Les autorités agricoles ukrainiennes accusent la Russie et l’Egypte de complot. Soi-disant, cette dernière a intentionnellement durci les exigences envers le blé importé pour se débarrasser de la production ukrainienne de moindre qualité. Les experts démentent la théorie du complot et avancent d’autres raisons pour expliquer l’échec de l’Ukraine.
L’Ukraine pourrait perdre le marché du plus grand importateur mondial de blé, l’Egypte, à cause de ses nouvelles exigences par rapport à la qualité des céréales: désormais elles doivent contenir au moins 12,5% de protéines. Avant cela, le pays acceptait les céréales ukrainiennes, russes et roumaines avec une teneur en protéine de 12%, et les céréales françaises et américaines avec 11,5% de protéines. Ces conditions sont favorables pour leur concurrent — la Russie, a déclaré le ministre ukrainien par intérim de la Politique agraire et de l’Alimentation Maxim Martyniouk.
Les nouvelles normes ont été décrétées par Le Caire au printemps, mais seulement les résultats du récent appel d’offres ont révélé qui était le favori. Mi-août, la compagnie égyptienne GASC a acheté 355.000 tonnes de blé, dont 295.000 t seront fournies par les exportateurs de blé russe, et seulement 60.000 tonnes par les Ukrainiens.
L’an dernier la Russie a exporté 27,8 millions de tonnes de blé, ce qui est plus que toute l’UE réunie, et elle revendique la première place pour la première fois depuis que l’UE est considérée comme une entité globale, rapporte l’agence de presse Bloomberg. Et en prenant tous les pays séparément, il y a deux ans la Russie s’est emparée pour la première fois de la première place en devançant les USA.
Le ministère américain de l’Agriculture pense que cette année également la Russie parviendra à doubler les Etats-Unis en termes d’exportations de blé pour se retrouver en tête du classement mondial. Les auteurs du rapport soulignent que les Russes ont obtenu des résultats remarquables et que les exportations de blé russe « atteindra le record » de 31,5 millions de tonnes.
Le ministère russe de l’Agriculture maintient ses prévisions de récoltes de céréales à hauteur de 103-105 millions de tonnes. C’est légèrement inférieur par rapport à l’année précédente — 119 millions de tonnes de céréales. Mais les perspectives d’exportation sont très positives. La Russie pourrait augmenter les exportations de céréales jusqu’à 70 millions de tonnes par an, comme l’a annoncé pendant le Forum économique oriental le ministre russe de l’Agriculture Alexandre Tkatchev. D’après lui, pour cela il est nécessaire d’accroître la superficie des plantations et le rendement à l’hectare.
Bloomberg estime que le facteur climatique aide la Russie à s’emparer de nouveaux marchés d’exportation, tandis que les concurrents américains, canadiens et australiens souffrent de sècheresse.
Source: Sputnik