Nouvelle évolution dans la crise du Qatar, les autorités britanniques pourraient être amenées à arrêter des responsables émiratis sur son sol, a révélé le journaliste britannique Robert Fisk dans un article publié sur le quotidien The Independant, selon le site arabophone de l’agence russe Sputnik.
Lorsque les avocats qui représentent trois personnalités qataries importantes auront présenté des preuves sur la torture présumée et un emprisonnement illégal dont ils ont été victimes aux Emirats arabes unis, la police britannique sera en droit d’enquêter avec les personnalités tenues pour responsables, au cas où elles viennent en Grande Bretagne, compte tenu du code pénal de l’an 1988.
L’une de ces personnalités qataries ayant saisi la Justice britannique est le directeur de l’appareil de Sécurité de l’Etat en personne, indique le journal britannique. Une autre a été membre de la Confrérie des Frères Musulmans, mouvement à laquelle l’Arabie fait allusion en accusant le Qatar de collaborer avec le terrorisme. Il a été battu, électrocuté et incarcéré dans une cellule individuelle pendant à peu près un an.
Les trois qataris avaient été arrêtés séparément, l’un d’entre eux à l’aéroport de Dubaï, et les deux autres lors de leur passage à la frontière depuis l’Arabie saoudite vers les EAU. Puis ils ont été séquestrés et torturés entre 2013 et 2015. Ils étaient bien connus des autorités qataries qui ont préféré régler l’affaire loin des médias. Le haut-fonctionnaire qatari a été accusé d’avoir introduit des appareils d’espionnage aux Emirats. Tandis que les deux autres ont dit avoir fait des aveux sous la torture.
Selon M. Fisk, la Premier ministre Theresa May qui avait décidé depuis plusieurs semaines de garder secret un rapport de la Police britannique sur les sources de financement du terrorisme, pour ne pas embarrasser ses alliés saoudiens, sera sans aucun doute encore plus gênée de découvrir que sa police pourrait enquêter sur des hauts-responsables des EAU, également ses alliés.