L’armée yéménite et les forces populaires d’Ansarullah ont récemment capturé deux soldats saoudiens après un assaut contre les bases saoudiennes dans la région frontalière de Najrane au sud de l’Arabie. Le média de guerre des forces yéménites a publié une vidéo dans laquelle les deux soldats saoudiens ont appelé le gouvernement saoudien à procéder à un échange des détenus et à stopper l’agression militaire contre le Yémen, a révélé vendredi la chaine yéménite AlMasirah.
Une bombe américaine tue et mutile des enfants au Yémen
Sur un autre plan, Amnesty International a affirmé dans un rapport publié sur son site que c’est une bombe de fabrication américaine qui a détruit un bâtiment dans la capitale yéménite au mois d’août, faisant 16 morts et 17 blessés civils, parmi lesquels Buthaina, une fillette de cinq ans dont la photo a fait le tour du monde.
Le raid aérien du 25 août (mené par l’Arabie) a frappé un ensemble de logements à Sanaa, dont trois ont été fortement endommagés, et a tué sept enfants, notamment les cinq frères et sœurs de Buthaina. Huit autres enfants ont été blessés, parmi lesquels Sam Bassim al Hamdani, un garçonnet de deux ans qui a perdu ses deux parents.
« Après avoir examiné les photographies fournies par un journaliste local qui a déterré les fragments du projectile utilisé, notre expert en armement a pu identifier avec certitude la plaque signalétique d’un groupe de contrôle informatique de type MAU-169L/B, produit aux États-Unis. Cette pièce entre dans la fabrication de plusieurs types de bombes aéroportées à guidage laser. La Defence Security Cooperation Agency (DSCA) – agence du ministère américain de la Défense chargée de la coopération en matière de sécurité – a indiqué que les États-Unis avaient autorisé en 2015 la vente à l’Arabie saoudite de 2 800 bombes à guidage (notamment de modèles GBU-48, GBU-54 et GBU-56) équipées d’un groupe de contrôle informatique MAU-169L/B », précise Amnesty.
La coalition saoudo-US a admis avoir mené le raid mais prétend que les victimes civiles sont la conséquence d’une « erreur technique ».
« Le mépris total de la coalition (dirigée par l’Arabie) à l’égard de la vie des civils et le manque d’engagement à diligenter des investigations efficaces montrent combien il est nécessaire d’ouvrir une enquête internationale indépendante sur les violations présumées du droit international.
Rien ne saurait justifier que les États-Unis et d’autres pays, comme le Royaume-Uni et la France, continuent de fournir des armes à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen. Celle-ci a commis à maintes reprises de graves violations du droit international, notamment des crimes de guerre, au cours des 30 derniers mois, ce qui a des conséquences dévastatrices sur la population civile », poursuit Amnesty.
Et de conclure : « Il est honteux que les principaux alliés, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, continuent de fournir des armes à la coalition en grande quantité, au lieu de l’amener à rendre des comptes sur les actions menées au Yémen ».