La coalition arabe engagée dans la guerre contre le Yémen sous la direction de l’Arabie saoudite figure pour la première fois sur une liste noire annuelle de l’ONU dénonçant les pays et entités commettant lors de conflits des exactions contre des enfants.
Cette liste est inscrite dans une annexe à un rapport sur les enfants et les conflits armés, publié chaque année par le secrétaire général de l’ONU.
Se pliant à certaines pressions, les rédacteurs de ce document, rendu public jeudi, note cependant que la coalition a pris des mesures pour limiter les conséquences de son engagement militaire sur les enfants.
Sans citer précisément l’Arabie, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a souligné jeudi dans un communiqué que « plus de 8.000 enfants avaient été tués ou mutilés dans des conflits en 2016 » lors « d’attaques inacceptables ».
L’objectif de ce rapport annuel est non seulement de dénoncer les exactions – meurtres, mutilations, abus sexuels, recrutement, prises d’otages – commises contre des enfants mais aussi de pousser les belligérants à prendre des mesures pour limiter les conséquences des conflits sur les enfants, ajoute Antonio Guterres.
A cet égard, il se dit « encouragé » par le fait que « plusieurs gouvernements et acteurs non-étatiques travaillent désormais avec les Nations unies dans cet objectif ».
En août, l’Arabie saoudite qui a mené une guerre sans merci contre le Yémen en mars 2015, avait prétendu dans un communiqué que sa coalition « respectait pleinement » ses obligations en matière de droit international et droit humanitaire.
« Au Yémen, les actions de la coalition ont provoqué en 2016 lors d’attaques d’écoles ou d’hôpitaux 683 victimes enfants lors de 38 évènements vérifiés », indique le rapport du secrétaire général de l’ONU.
En 2016, le prédécesseur d’Antonio Guterres, Ban Ki-moon, avait décidé de retirer la coalition du projet de liste noire annexée au rapport annuel 2015 sur les enfants et les conflits. Des menaces de l’Arabie saoudite de supprimer des financements à des programmes humanitaires de l’ONU avaient alors été évoquées.
Plusieurs ONG ont accueilli favorablement l’inscription de la coalition arabe sur la liste noire annuelle de l’ONU.
Human Rights Watch a ainsi salué la décision d’Antonio Guterres. « La coalition doit arrêter de faire des promesses vaines de faire attention » et « tant que cela n’est pas arrivé, les gouvernements devraient suspendre toutes ventes d’armes à l’Arabie saoudite », souligne HRW.
Source: Avec AFP