Le contentieux entre Bagdad et Erbil n’est pas près de se résoudre.
Bagdad qui a récupéré dans un temps record les zones contestées de la région pétrolifère de Kirkouk semble vouloir prendre des mesures à l’encontre de tous ceux qui ont été impliqués dans le référendum kurde, réalisé récemment et qui s’est soldé par un grand oui en faveur de la séparation du Kurdistan de l’Irak.
Selon al-Hayat , le journal à capitaux saoudiens publié à Londres, des pressions sont exercées afin d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du président kurde Massoud Barzani, du chef du gouvernement du Kurdistan Nijerfane Barzani, du chef de la Sécurité et de deux dirigeants des peshmergas.
Jeudi, un tribunal de Bagdad en avait émis un contre le vice-président du Kurdistan irakien et haut dirigeant de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), Kosrat Rassoul, pour « propos provocateurs envers l’armée irakienne ».
Ce dimanche, il en a émis un autre contre c’est l’ancien chef de l’état-major irakien, le général kurde Babaker Zebari, qui avait été tenu pour responsable pour la débandade de l’armée irakienne face à la conquête de Daech en 2014 et demis de ses fonctions en 2015.
Pour sa part, le chef de la Commission parlementaire irakienne pour la sécurité, Hakem al-Zamly a demandé au gouvernement irakien de réclamer aux Etats qui fournissent des armements aux peshmergas de cesser de le faire, pour les empêcher de les utiliser contre l’armée irakienne.
Au sein des peshmergas « il y a deux factions : l’une d’entre elles observe les ordres de Bagdad et c’est celle du parti de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). La seconde s’est insurgée contre les ordres du gouvernement et elle appartient au parti démocratique du Kurdistan (PDK) », a-t-il dénoncé, rapporte l’agence irakienne Soumariyat News.
« Le ministère des Affaires étrangères devrait demander aux Etats concernés de suspendre la formation de ces forces, et d’arrêter de leur fournir des armements jusqu’à la conclusion d’un accord organisé entre le gouvernement central et les peshmergas », a-t-il réclamé.
L’unité médiatique des opérations conjointes de l’armée irakienne et de ses supplétifs avait révélé que les missiles utilisés par les peshmergas contre Daech, ont été utilisees contre les forces irakiennes à Kirkouk. Ils leur avaient été donnés par l’Allemagne.
Les combats entre forces irakiennes et kurdes ont fait plus de 30 morts en une semaine, essentiellement dans les rangs kurdes, selon des chiffres donnés par les protagonistes, a indiqué l’AFP ce dimanche.