Il y a deux mois, la question de l’adhésion de l’Iran au groupe de travail financier Financial Action Task Force – FATF a posé un grand débat en Iran et continue d’être sujette à discussions. Un certain nombre de responsables iraniens y voient un outil de pression qui sera utilisé par d’autres pays contre Téhéran, y compris les États-Unis.
Le ministre iranien de l’Economie Ali Tayyeb Nia, avait annoncé en Septembre dernier, les conditions de son pays pour re- joindre ce groupe international. Il a souligné que « ces conditions sont concentrées sur la «définition des groupes terroristes ». Il a ajouté que « Nous ne permettrons pas les organisations internationales d’accéder à nos informations, nous n’acceptons aucune définition des groupes terroristes par un organisme ou Etat étranger » notant que « l’Iran n’imposera pas des sanctions internationales sur les personnes et les institutions de la révolution sur son territoire ».
A noter que la FATF est un organisme ayant pour mission d’étudier les techniques et les tendances de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, aussi, de préparer et d’élaborer des politiques relatives à cette question au niveau local et international.
Le Conseil suprême de sécurité nationale, a fixé des conditions pour rejoindre le groupe, à un moment où le projet fait encore l’objet de discussions au niveau des hauts responsables, notamment Ali Akbar Velayati, conseillé du Guide suprême de la Révolution islamique. Ce dernier estime que le principal objectif des institutions financières internationales est d’entraver toutes les possibilités financières et économiques de la République islamique de l’Iran.
Dans ce contexte, Ali Tayyeb Nia, a révélé que le gouvernement a défini dans une lettre les trois conditions pour rejoindre le FAFT. Premièrement, le gouvernement ne peut pas accepter un engagement à la place du Parlement ou des autres institutions, il ne peut que s’engager que dans le cadre de ses prérogatives. Deuxièmement, la constitution de l’Iran comprend des articles et fait référence à des valeurs auxquels le Parlement ne peut déroger. Troisièmement, les lois iraniennes définissent que la seule référence pour déterminer les «sources du terrorisme» est le Conseil suprême iranien pour la sécurité nationale..
L’expert en la matière, Yasser Jibraiala affirme que « ce projet affectera négativement le rendement de la richesse pétrolière, à court terme. Car Washington aura le droit d’imposer des taxes et des pénalités aux entreprises chinoises, ou coréennes ou italiennes, ou autres qui achètent le pétrole iranien, surtout si c’est le ministère de la Défense iranien qui touchera leur paiement ».
Et de poursuivre : « selon la liste américaine, les individus et les institutions qui peuvent être soumis aux sanctions du FAFT sont les institutions de la sécurité et de défense de l’Etat », et donc « il est clair que les USA veulent asséner un coup dur aux services et au soutien financier du Ministère de la Défense iranien , des Forces armées et de leurs filiales, mais aussi du Ministère de l’information, de l’industrie des missiles , de l’Université de Malik Ashtar, et des forces des Gardiens et des dizaines d’institutions importantes de la révolution».
Source: Médias