Riyad semble avoir attendu l’effondrement de l’organisation terroriste Daesh et la chute du soi-disant « Etat du califat » en Syrie et en Irak, pour annoncer le début de sa guerre contre « le terrorisme » à travers une coalition de pays musulmans. Il s’agit d’une nouvelle tentative saoudienne de contourner ses revers successifs dans la région.
Au moment où les peuples arabes, dont à leur tête les Syriens, les Irakiens et les Libanais célébraient la victoire de leurs armées et résistance contre Daesh, le commandant militaire de cette coalition, le général pakistanais Raheel Sharif s’est vanté, lors de cette réunion organisée à Ryad, du début de la fin du terrorisme en Irak. Et d’affirmer : cette coalition n’est pas adressée contre un Etat ou une religion quelconque, a indiqué le quotidien libanais AlAkhbar.
Cette réunion intervient quelques jours après l’annonce par le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah et le chef de la force iranienne d’AlQods de la fin de l’Etat présumé de Daesh. Même les journaux occidentaux ont affirmé que « les grands combats contre Daesh touchent à leur fin ».
Malgré cela, l’Arabie saoudite a promis une lutte implacable contre les groupes extrémistes jusqu’à leur « disparition de la terre ».
Ryad a lancé dimanche, à cet égard, une coalition antiterroriste de 40 pays musulmans. Les principaux pays absents à cette réunion, ouverte par le prince héritier Mohammed ben Salmane, sont: l’Irak, la Syrie, l’Iran et le Qatar.
Ben Salmane a souhaité une « coordination forte, excellente et spéciale » entre les membres de cette coalition contre les groupes extrémistes.
« Nous allons continuer à pourchasser les terroristes jusqu’à ce qu’ils disparaissent de la terre », a encore lancé Mohammed ben Salmane, qui se présente comme le champion d’un « islam modéré, tolérant et ouvert sur les autres religions », rapporte l’AFP.
«Plus que le meurtre d’innocents et la propagation de la haine, le terrorisme et l’extrémisme déforment l’image de notre religion», a en outre déclaré le prince saoudien.
Or, le discours de Ben Salmane n’a certainement pas été entendu par le peuple yéménite terrifié par les raids saoudiens lancés contre ce pays musulman, depuis mars 2015. Le Yémen est menacé de la plus grande famine au monde depuis des décennies, ont mis en garde les organisations onusiennes.
La diplomatie syrienne a critiqué à plusieurs reprises l’action de la monarchie, l’accusant d’avoir «tué davantage de civils innocents que de terroristes» et lui reprochant de violer la souveraineté de la Syrie car les autorités syriennes ne l’ont pas invitée à intervenir sur son territoire.