Mohammed Ben Salmane serait furieux après les fuites sur sa rencontre à huis clos avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne.
Lors de sa rencontre avec ce dernier, la première semaine du mois de novembre, il lui avait proposé d’accepter la proposition du gendre du président américain Jared Kuchner, chargé du conflit israélo-palestinien, et un nouveau plan de paix dans lequel la ville d’Abu Dis serait la capitale palestinienne, a assuré le New York Times. Et non plus Jérusalem al-Quds, comme l’a plus tard annoncé Donald Trump. Abu Dis étant une petite ville palestinienne située à côté de la ville de Jérusalem Al-Quds occupée.
Selon le journal londonien arabophone Ar-Raï-al Yaoum, rappporte Press TV, une source diplomatique a précisé que le prince saoudien, accuse directement certains membres précis de la délégation palestinienne d’avoir dévoilé des informations qui, selon lui, pourraient être utilisées par les ennemis de l’Arabie saoudite.
Le 19 décembre dernier, en plein milieu des négociations de paix avec le Hamas, le prince héritier saoudien avait demandé à Mahmoud Abbas de se rendre à Riyad. Pour leur deuxième rencontre, il l’a sommé de ne pas se faire accompagner des délégués en question. Seuls Majed Faraj, le chef des services de sécurité et Hussein al-Cheikh, ministre des Affaires civiles de l’Autorité palestinienne ont donc été autorisés à l’accompagner dans cette visite.
Lors de la rencontre du 19 décembre dernier, Ben Salmane, avait exprimé sa disposition pour financer la réconciliation nationale inter-palestinienne à condition que Mahmoud Abbas réussisse à persuader le Hamas d’adopter une position anti-iranienne.
L’Arabie saoudite avance à grands pas vers la normalisation avec l’entité sioniste, malgré toutes les activités hostiles effectuées par l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens de 1967, destinés selon le plan de paix arabe que l’Arabie a parainnée pour l’Etat palestinien.
Ces derniers temps, elle semble avoir consenti des concessions sur les droits palestiniens, mais rechigne à les afficher haut et fort.
Historiquement, ses positions se sont toujours bornées à des condamnations verbales, sans jamais organiser ou participer aux efforts militaires contre l’occupation israélienne, ni même faire de pressions sur son allié américain. Lors de l’annonce par le président Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, Riyad s’est contenté d’une condamnation et s’est joint à l’appel de la Ligue arabe, en faveur de Jérusalem Est comme capitale de l’Etat palestinien. Alors qu’elle ne condamne jamais toutes les activités israéliennes qui visent à son annexion ainsi que de la Cisjordanie.
Même son animosité à l’encontre de l’Iran peut être entièrement interprétée dans le cadre de la politique à suivre sur le dossier israélo-palestinien, dans lequel Téhéran adopte une politique de rejet à l’encontre de l’entité sioniste.
Or Riyad ne peut en aucun cas afficher ostensiblement cette position conciliante avec Israël, d’autant qu’elle se prétend être la dirigeante du monde arabe et la protectrice des lieux saints de l’Islam. Raison est-il qu’elle fait tout pour que son vrai jeu ne soit dévoilé.