Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), dont des propos raillant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avaient récemment irrité le Caire, a démissionné lundi, a annoncé la plus grande organisation panislamique mondiale.
Le Saoudien Iyad Madani, à la tête de l’OCI depuis 2014, « a démissionné pour des raisons de santé », a indiqué cette organisation basée à Jeddah (ouest de l’Arabie saoudite) dans un communiqué.
Son départ intervient deux jours après une protestation officielle de l’Egypte contre lui pour des déclarations moquant M. Sissi.
« Le secrétariat général de l’OCI saisit cette opportunité pour exprimer sa plus grande appréciation et son plus grand respect à tous les Etats membres », a poursuivi l’organisation, qui a nommé un ancien ministre saoudien des Affaires sociales, Youssef al-Uthaymeen, pour remplacer M. Madani.
Ce dernier avait confondu le nom du président Sissi avec celui du chef d’Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, lors d’une conférence.
« M. le président Béji Caïd al-Sissi. Pardon, Essebsi. C’est une grande erreur. Je suis sûr que dans votre réfrigérateur il y a plus que de l’eau, votre excellence », avait alors dit M. Madani au président tunisien.
Il faisait référence à des propos du chef de l’Etat égyptien Sissi répondant à l’exaspération d’une bonne partie de la population de son pays, inquiète des nouvelles réformes économiques et de la montée des prix.
Le président égyptien avait prétendu avoir vécu dix ans avec seulement de l’eau dans son réfrigérateur et ne s’être jamais plaint. Ses propos avaient été largement ridiculisés sur les réseaux sociaux la semaine dernière.
Les remarques de M. Madani, constituent « une grave atteinte à l’encontre d’un membre fondateur de l’organisation et à ses dirigeants politiques », avait protesté samedi le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry.
« De telles remarques vont à l’encontre des responsabilités et obligations incombant au poste de secrétaire général de l’organisation (OCI), et affectent fondamentalement sa capacité à mener à bien ses obligations », avait-t-il ajouté.
Madani avait présenté ses excuses dans un communiqué en prétendant qu’il ne voulait pas « insulter les dirigeants égyptiens ».
Les relations entre l’Égypte et l’Arabie saoudite se sont détériorées ces derniers temps. Le Caire, de plus en plus enclin à préserver son indépendance et à effectuer un retour en force sur la scène internationale où il occupait pendant de longues années le leadership, se dissocie totalement de Riyad dans le dossier syrien. Son rapprochement avec Moscou lui a d’ailleurs valu l’ire de l’Arabie saoudite qui a décidé de couper ses livraisons de pétrole à l’Égypte.
Source : AFP + PressTV