Le Congrès du dialogue national syrien a bel et bien eu lieu ce mardi 30 janvier à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Malgré les tentatives sournoises de certaines parties de l’opposition syrienne de le faire avorter. Ankara étant plus impliquée que jamais.
Tourner la page tragique
Lors de son ouverture, le président russe Vladimir Poutine a eu le premier mot.
Le congrès de Sotchi est censé rassembler le peuple syrien, a-t-il déclaré dans dans l’adresse par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Le Forum est destiné à réunifier le peuple de la Syrie à l’issue du conflit armé de sept ans qui a fait des centaines de milliers de morts et contraint des millions de personnes à fuir leur patrie», lit-on aussi .
Le chef du Kremlin se déclare persuadé que les conditions sont réunies aujourd’hui pour «tourner la page tragique dans l’histoire de la Syrie». Toujours selon M. Poutine, c’est le peuple syrien qui doit décider de l’avenir de son pays.
«Conjointement avec nos partenaires au sein du processus d’Astana, dont l’Iran et la Turquie, les influents pays arabes et voisins de la Syrie, nous avons œuvré pour rendre cette réunion la plus représentative possible», a souligné le dirigeant russe.
1500 participants et des absents
Le Congrès du dialogue national syrien, qui réunit plus de 1.500 délégués, a débuté ses travaux à Sotchi le mardi 30 janvier.
107 d’entre eux appartiennent à l’opposition de l’extérieur, dont les tribunes de Moscou, du Caire et le groupe d’Astana.
Selon la télévision satellitaire libanaise al-Mayadeen TV, des opposants de l’intérieur étaient également présents dont l’Instance nationale et les représentants des zones de désescalade, ainsi que des représentants des zones nord et nord-est de la Syrie.
Etaient également présents des représentants des petites minorités Assyrienne, arménienne, et des zaydites…
600 autres, proches du pouvoir, appartiennent aux partis loyalistes et proches du pouvoir syrien : dont des membres du parti Baas, de l’union socialiste et du Parti national socialiste syrien. Il n’y a eu aucune délégation officielle syrienne.
En plus de l’Iran qui fait partie des pays qui ont parainné cette rencontre, les pays qui ont dépêché leurs représentants à Sotchi sont l’Irak, l’Arabie saoudite, le Liban, l’Egypte, la Jordanie et le Kazakhstan.
Questions de drapeau?
Misant sur les pourparlers de Genève exclusivement, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France ont boycotté le congrès.
De même pour la Haute Instance pour les négociations, parrainée par l’Arabie saoudite, ainsi que les représentants de l’administration kurde indépendante et les partis kurdes, qui voulaient tellement participer à la rencontre, mais se sont retractés, au motif que Moscou a donné son aval à Ankara pour bombarder Afrine.
Mais c’est la délégation de l’opposition venant depuis la Turquie qui a fait le plus de bruit dans cette rencontre.
A peine arrivée à l’aéroport de Sotchi, ses membres ont refusé de le quitter, arguant que «la Russie n’a pas respecté ses engagements de suspendre ses raids aériens en Syrie et d’ôter les slogans de l’Etat syrien arborés dans le congrès », en allusion au drapeau syrien.
Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part déploré qu’un groupe de l’opposition ait avancé de nouvelles conditions pour faire part à la rencontre.
La duplicitée turque
Selon le correspondant à Sotchi de la télévision iranienne arabophone , Hussein Mortada, ils se sont assis par terre, se sont couverts avec leurs drapeaux de la tutelle, dans une tentative manifeste d’envenimer l’atmosphère pour faire avorter la rencontre.
Leur comportement s’inscrit dans le prolongement des tentatives déployées par les opposants pro occidentaux à cette fin, durant la phase préparatoire.
Il a été question que le chef de la diplomatie turc a interféré pour régler l’affaire. En vain.
Dans un premier moment, l’agence Andalou a indiqué que c’est la délégation turque représentera ce groupe.Mais plus tard, la délégation turque s’est retirée à son tour, au motif qu’elle n’est pas d’accord avec la formation de la commission constitutionnelle, selon Al-Mayadeen Tv.
Ce qui n’a pas empêché les travaux du congrès de continuer. Une instance de présidence a été formée avec la participation des personnalités suivantes : Safwane Qodsi, Mohamad Qabaqibi, Maïs al-Kraydi, Amal Yazaji, Jamal Qaderi, Ziad Taous, Qadri Jamirl, Haytham Mannaa, Randa Qassis, et Ahmad al-Jarba. Ce dernier n’est autre que l’homme de main de l’Arabie saoudite en Syrie. Ayant présidé un certain temps le Conseil de l’opposition, il dirige le parti al-Gad et une milice.
Signe que Sotchi est lancé. La deuxième rencontre devrait se tenir à la fin du mois de février prochain.
Source: Divers