Le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane use des moyens les plus sournois pour éloigner de son pays l’accusation d’avoir parrainé idéologiquement au moins, et souvent financièrement , le terrorisme jiihadiste takfiriste dans le monde.
En effet, la nébuleuse d’Al-Qaïda qui est sans contestation la mère du terrorisme, est sortie des écoles de l’Arabie saoudite, où le wahhabisme constitue la religion d’Etat.
Oussama Ben Laden lui-même le fondateur d’Al-Qaïda appartient à une grande famille saoudienne, et de nombreux de ses cadres sont saoudiens aussi.
Sur cette adhésion, MBS fait le profil bas, alors qu’il mène dans les apparences une campagne contre les figures religieuses les plus rigoristes de son pays, et les plus libérales aussi.
C’est dans cette perspective qu’il a accusé l’Iran d’avoir hébergé et protégé le fils de Ben Laden et d’autres membres de sa famille, dans son entretien accordé à la chaîne américaine CBS.
MBS va encore plus dans ses allégations en accusant l’Iran d’avoir recruté certains des Saoudiens qui ont participé aux attaques du 11 septembre à New York. Sur les 19 pirates de l’air, 15 saoudiens.
Sachant que l’enquête menée par la Justice américaine, en avait même conclu à l’implication de certains princes saoudiens dans leur financement et exigeaient à Ryad des indemnités aux parents et proches de victimes .
Pour Téhéran, le jeu de MBS est bien clair.
«Les déclarations de ben Salman sur la présence de dirigeants d’Al-Qaïda en Iran sont un énorme mensonge», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qasemi.
«Il [Mohammed ben Salman, ndlr] ne sera pas en mesure de cacher le rôle du royaume saoudien dans l’organisation de la tragédie la plus sanglante de l’histoire moderne, [les attentats terroristes aux États-Unis, ndlr] du 11septembre 2001», lit-on le site du ministère iranien des Affaires étrangères.
Les velléités sournoises de MBS d’attribuer le linge sale de son royaume aux autres s’illustrent aussi par ses tentatives d’adosser à la confrérie des Frères Musulmans le sale boulot du terrorisme takfiriste.
Il est vrai que de nombreux cadres égyptiens et syriens de cette ancienne confrérie s’étaient réfugiés en Arabie saoudite lors l’étape nassérienne égyptienne et celle de l’ancien président syrien Hafez al-Assad.
Ayant été investis dans les institutions islamiques au royaume, dont la Ligue du monde islamique, il faut croire qu’une symbiose s’est opérée entre leur idéologie et celle du wahhabisme.
Les thèses takfiristes qui répudient les Musulmans d’idéologie différente, dont les chiites et les soufis, jusqu’à la légitimation de leur élimination physique sont d’inspiration exclusivement wahhabites. L’histoire moderne de la fondation du royaume et de la conversion au wahhabisme pullulent de massacres perpétrés contre les populations des différentes régions de la Péninsule arabe.
Quant à la lutte contre les régimes impies ou injustes, c’est une théorie ardemment défendue par la doctrine des FM, surtout par l’un de ses théoriciens sayed Qotob qui en est arrivé jusqu’à répudier les populations qui acceptent leur pouvoir.
Dans son interview avec la CBS, MBS n’en a cure de ces distinctions et s’engage aveuglement à se débarrasser de leur influence dans les institutions religieuses saoudiennes.
Loin de vouloir en finir avec leur impact, il vise sans aucun doute à leur imputer à eux seuls la responsabilité des atrocités commises par les militants takfiristes.
Une tactique qui devrait lui servir de déculpabiliser le royaume… et le wahhabisme en même temps.
Source: Divers