Rien ne présage que les Etats-Unis sont sur le point de retirer leurs troupes du nord et de l’est syriens et les remplacer par des forces arabes, comme l’avaient exigé le président américain Donald Trump.
Aucun changement n’a été observé dans ces régions contrôlées par la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Durant cette phase, les Etats-Unis semblent concentrer leurs efforts pour édifier des structures administratives censées remplacer celles de l’Etat syrien, durant l’étape de reconstruction.
Quant au déploiement français supplémentaire dont il a été question dans les médias, il ne s’est pas non plus manifesté d’une façon plus importante. Des patrouilles françaises ont surtout été vues dans les gisements d’hydrocarbure de Conoucou , d’al-Jafrat et d’al-Omar, dans la province Est de Deir Ezzor.
D’autant que c’est une région de haute tension entre les FDS et les forces syriennes gouvernementales.
Elles sont également présentes aux côtés des forces américaines dans une autre zone de tension, la province de Menbej et surtout dans la région Oun-alDadate près du fleuve Al-Sajour. Celle-ci sépare les zones contrôlées par les FDS de celles sous l’emprise des forces pro turques, au sud de Jarablus.
Or, les seuls mouvements américains constatés semblent être liés à des préparatifs destinés à réactiver le front de la Coalition internationale contre la milice wahhabite terroriste Daech dans la région du nord d’al-Boukamal, longeant la région nord de la localité frontalière Tal-Safwak de la province de Hassaké. Le lancement de la bataille ne devrait pas tarder, d’autant que les régions avoisinantes ont été évacuées des militaires américains. Des tractations ont eu lieu entre des officiers de la coalition et des représentants des FDS.
Depuis que la Coalition américano-française a aidé les FDS à s’emparer des zones pétrolifères de Deir Ezzor, lesquelles étaient occupées par Daech, celle-ci coulent des jours heureux, épargnée de toute frappe. La zone où elle était confinée était sous haute protection américaine et les survols de l’aviation syrienne y sont interdits. Des sources assurent que les Américains poussent Daech à lancer des attaques contre les positions de l’armée syrienne dans la vallée de l’Euphrate dans le but de restituer les deux villes frontalières avec l’Irak d’al-Boukamal et de Mayadine libérées en 2017, et de « couper la route Damas-Bagdad-Téhéran ».
Comme ces attaques se sont avérées vaines et n’ont pas changé l’équilibre des forces sur le terrain, les Américains semblent se résigner à entrer eux-mêmes en action. C’est dans cette zone plus précisément qu’ils voudraient installer les forces arabes appelées à intervenir, quitte à rallier à elles les tribus syriennes originaires d’al-Jazirat et de l’Euphrate. La position de ces dernières restent à éclaircir.
Pour sa part, l’armée syrienne a renforcé ces derniers jours ses positions tout au long de la route d’al-Boukamal-Deir Ezzor jusqu’à la badia de Homs. Elle surveille en même temps les mouvements des alliés de Washington dans la base al-Tanf.
(Article rédigé à partir de deux articles du journal libanais al-Akhbar)