Tout juste investi dans ses fonctions, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a, pour sa première visite à l’Otan, réitéré vendredi l’une des antiennes les plus chères à Donald Trump : exiger des Alliés, l’Allemagne en particulier, qu’ils mettent la main à la poche.
Le nouveau patron de la diplomatie américaine, à la réputation de « faucon », a rencontré ses homologues de l’Otan quelques heures seulement après avoir prêté serment.
Comme prévu, M. Pompeo a jugé « essentiel » que ses partenaires respectent leurs engagements en matière de dépenses, visant nommément l’Allemagne.
Quelques heures plus tard Donald Trump enfonçait le clou. « Les autres pays devraient payer plus. Je ne parle pas que de l’Allemagne. Les autres pays devraient payer plus. Nous protégeons l’Europe et cependant nous payons bien plus que tout le monde », a-t-il affirmé.
« L’Otan est fantastique, mais elle aide plus l’Europe qu’elle ne nous aide », selon le président américain.
Partage du fardeau
Le principal message adressé par Mike Pompeo fut donc sans surprise :
Donald Trump martèle depuis les premières heures de sa campagne électorale en vue de la dernière présidentielle que les autres membres de l’Alliance atlantique doivent augmenter leurs dépenses militaires afin de réduire la participation de son plus gros contributeur, Washington.
Certains alliés, notamment l’Allemagne et la Belgique, sont loin de l’engagement pris par les membres de l’Otan en septembre 2014 d’allouer 2% de leur PIB à la défense.
Mike Pompeo l’a dit sans ambages. « Non », l’Allemagne ne fait pas assez pour respecter ses engagements, a-t-il répondu à un journaliste allemand pendant sa conférence de presse. « Il est essentiel que les alliés de l’Otan respectent leurs engagements en matière de dépenses militaires, a-t-il insisté.
Ces propos résonnaient d’autant plus fortement qu’Angela Merkel était reçue par Donald Trump à Washington ce même vendredi.
« Je salue les progrès réalisés par l’Allemagne, mais elle doit faire davantage », a renchéri le chef de l’Otan Jens Stoltenberg.
« Six pays de l’Otan le font, neuf autres ont présenté des plans crédibles pour s’y conformer et il est temps pour les 13 autres membres de l’Alliance de se mettre à niveau, particulièrement pour l’Allemagne, le membre européen de l’Otan le plus grand et le plus riche », avait déjà prévenu un haut responsable américain, ajoutant que Berlin ne prévoit d’augmenter ses dépenses militaires que jusqu’à 1,25% de son PIB d’ici à 2021.
Washington explique la nécessité d’augmenter les dépenses en brandissant la menace constituée par la Russie, « un facteur déstabilisant en Ukraine, en Géorgie et en Syrie », selon le haut responsable américain.
Source: Avec AFP