Le régime bahreïni a annoncé jeudi un plan de réformes censé assurer à long terme la stabilité budgétaire de ce petit pays, avec le soutien financier à hauteur de 10 milliards de dollars (8,6 mds EUR) de trois autres pays arabes du Golfe.
Manama avait annoncé en juin dernier qu’il allait bénéficier de la part de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Koweït, d’un nouveau plan d’aide destiné à consolider ses finances.
Bahreïn bénéficiait déjà d’un programme d’aide de 10 milliards de dollars annoncé par ses riches voisins en 2016.
Un accord sur le « cadre de la coopération financière » a été signé jeudi à l’occasion de la visite des ministres des Finances de ces trois pays, a rapporté l’agence de presse officielle de Bahreïn BNA.
Ce programme devrait permettre d' »atteindre l’équilibre entre dépenses et recettes d’ici 2022″, souligne un communiqué officiel.
Il devrait permettre des économies budgétaires annuelles de l’ordre de 800 millions de dinars bahreïnis (BHD), soit 1,84 milliards d’euros.
Le plan comprend « une série de mesures destinées à réduire les dépenses, augmenter les recettes, poursuivre le développement et attirer les investissements », selon le texte.
« Les 10 milliards de dollars seront fournis sous forme de financements et de crédits avantageux pour aider (…) à stabiliser les finances publiques et promouvoir le développement économique », précise-t-il.
Bahreïn « a besoin de 20 milliards de dollars (17 mds EUR) pour atteindre l’équilibre budgétaire, une moitié provenant des trois pays (Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Koweït, NDLR) et l’autre sera fournie par le gouvernement », indique le communiqué.
Même avant l’effondrement des prix du pétrole en 2014, Bahreïn accusait d’importants déficits budgétaires annuels.
La dette nationale avait atteint environ 31 milliards de dollars, soit 89% du PIB, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié en mars.
Le royaume a affiché un déficit de près de 4,3 milliards d’euros l’an dernier et prévoit un déficit de 3 milliards d’euros en 2018. Petit producteur de pétrole, Bahreïn extrait en moyenne environ 200.000 de barils par jour.
Il a annoncé en avril la découverte de plus de 80 milliards de barils de schiste bitumineux qu’il espère commencer à pomper en 2023.
Dans l’intervalle, le FMI a demandé aux autorités de se serrer la ceinture en réduisant les subventions et en introduisant de nouveaux impôts, ce qu’elles répugnent à faire de peur d’attiser les troubles dans la monarchie arabe la plus pauvre du Golfe.
Le régime réprime violemment, depuis 2011, les contestations populaires appelant à des réformes politiques dans ce royaume allié à l’Arabie.
La confiance des investisseurs a été affectée par les difficultés du royaume à trouver de nouveaux créanciers pour financer son important déficit budgétaire.
Source: Avec AFP