Le journal américain, The Washington Post vient de publier un article intitulé : « Réveillez-vous. L’armée américaine n’est pas invincible ! »
Il est ainsi écrit : « l’histoire la moins révélée à Washington de nos jours est la perte de la puissance militaire américaine, une leçon particulièrement importante à la lumière des événements récents comme la démission du secrétaire à la Défense Jim Mattis, la décision précipitée du président Trump de retirer les troupes américaines de la Syrie, l’annonce par la Corée du Nord de sa volonté de conserver les armes nucléaires et enfin le présumé piratage informatique massif par des ressortissants chinois.
Après la guerre froide, les Américains ont supposé qu’aucun autre pays ne pouvait rivaliser avec les États-Unis en termes de puissance militaire et de leadership technologique. La réalité, connue de longue date dans l’armée, est que les programmes de modernisation de la défense en Russie et en Chine ainsi que les avancées en Iran et en Corée du Nord menacent de dépasser les capacités américaines.
L’armée joue deux rôles essentiels dans la défense des objectifs internationaux des États-Unis. Le premier est de dissuader tout agresseur qui mettrait en péril les intérêts américains, car les adversaires potentiels estimeront ainsi que leurs chances de l’emporter sont minces. La seconde est de combattre et de gagner des guerres pour protéger ces mêmes intérêts. Dans les deux cas, l’armée américaine est sur une trajectoire descendante.
Pour les plus sceptiques, ils devraient lire le récent rapport de la Commission de la stratégie de défense nationale, rédigé au Congrès par un groupe d’experts civils et même des officiers à la retraite. Voici quelques citations de ce rapport :
– La Russie et la Chine possèdent des capacités de frappe chirurgicale, des défenses antiaériennes intégrées, des missiles de croisière et balistiques, des capacités avancées en matière de cyberguerre et d’antisatellite ;
– Les États-Unis sont aussi au sommet d’une crise de sécurité nationale de grande ampleur.
Et l’auteur de l’article précise : « Mon collègue éditorialiste, Max Boot, nous a rendu un grand service en publiant ce rapport. La supériorité aérienne, que les États-Unis tiennent pour acquise depuis la Seconde Guerre mondiale, n’est plus vraiment ce qu’elle était. Et, sans un contrôle dans le ciel, les navires et les soldats américains seraient extrêmement vulnérables. »
Il poursuit ainsi : « Le glissement de notre puissance militaire a au moins trois causes. Premièrement, cela concerne les décisions des autres pays de renforcer leurs forces armées, nous ne pouvons pas changer cela. La seconde est la nature changeante de la guerre, avec l’intensification de la cyberguerre et d’autres nouvelles technologies (satellites de communication, etc.) et enfin la troisième, des coupes imprudentes dans les caisses de la défense nationale.
Regardez les chiffres : entre 2010 et 2015, le budget de la défense nationale a diminué de 26 %, passant de 794 milliards de dollars à 586 milliards de dollars. Sans compter les dépenses en Iraq et en Afghanistan, la baisse est de 12 %, passant de 612 milliards à 541 milliards de dollars pour les mêmes années.
L’époque où le Pentagone était la force motrice du budget fédéral est résolue. En 1960, la défense représentait 52 % des dépenses fédérales et 9 % de l’activité économique globale (produit intérieur brut). En 2017, les chiffres comparables étaient de 15 % des dépenses et de 3 % du PIB.
En réalité, les dépenses militaires sont en concurrence discrète avec l’État-providence américain, la sécurité sociale, les traitements médicaux, les aides alimentaires, qui représentent désormais environ 70 % des dépenses budgétaires.
Le Pentagone perd, et il perd mal. Les programmes d’aide sociale couvrent de vastes circonscriptions d’électeurs. La défense, elle, beaucoup moins. Les politiciens chevauchent le conflit. Ils votent pour l’aide sociale tout en insistant sur le fait que l’armée américaine est toujours la plus puissante du monde. Cela rationalise l’inaction en matière de défense, mais oublie commodément que la marge de supériorité de l’armée s’est considérablement réduite.
En parallèle, la semaine dernière, la Russie a affirmé avoir testé avec succès un missile hypersonique, dont la vitesse de propagation est environ huit fois supérieure à celle du son. Les États-Unis n’auraient aucune défense contre ce genre de missile.
Dans le même temps, la semaine dernière, la Russie a prétendu avoir testé avec succès un missile hypersonique dont la vitesse de propagation est environ huit fois supérieure à celle du son. Les États-Unis n’auraient aucune défense contre eux. »
Source: PressTV