Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré lundi le président Barham Saleh à Bagdad, lors de sa première visite en Irak depuis une dizaine d’années, a annoncé la télévision publique.
Cette visite intervient sur fond de ballet diplomatique à Bagdad, où se sont récemment succédé les chefs de diplomatie de l’Iran et des Etats-Unis, eux-mêmes grands ennemis.
Il s’agit de la deuxième visite du roi de Jordanie en Irak depuis l’invasion menée par les Américains qui a renversé le dictateur Saddam Hussein en 2003.
Amman et Bagdad, qui partagent des poste-frontières importants pour le commerce régional, ont récemment signé des mémorandum d’accord, notamment dans le domaine de l’électricité, une ressource en pénurie chronique en Irak depuis des années.
Alors que l’Irak dépend en grande partie de l’Iran pour alimenter ses centrales électriques –qui ne fournissent toujours que quelques heures par jour de courant aux près de 40 millions d’habitants–, Bagdad regarde vers Amman pour diversifier ses importations.
Pour obtenir de Washington une exemption temporaire de son dernier train de sanctions contre l’Iran fin 2018, Bagdad a indiqué vouloir acheter son électricité à la Jordanie ainsi qu’à la Turquie et au Koweït.
La Jordanie, elle, « a des ambitions économiques », note le politologue irakien Essam al-Fili. « Elle veut satisfaire ses besoins en hydrocarbures importés avec un pipeline reliant Bassora (sud de l’Irak) à Aqaba », dans le sud de la Jordanie, ajoute-t-il.
Au même moment, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était également en visite à Bagdad, après ses homologues américain et iranien.
Selon un vidéaste de l’AFP, M. Le Drian a entamé sa visite de deux jours par une rencontre avec le Premier ministre Adel Abdel Mahdi, francophone et formé dans des universités en France.
Jeudi, il avait déclaré que la France se retirerait militairement de Syrie quand une « solution politique » serait trouvée.
« Nous sommes présents en Irak, nous sommes très modestement présents en Syrie en accompagnement des Américains », avait-il dit sur la chaîne d’information CNEWS.
Bagdad joue les médiateurs dans différentes questions régionales, notamment celle de la normalisation des relations entre la Syrie et d’autres pays.
Source: Avec AFP