Le rabbin conseiller du roi bahreïni Hamad ben Issa Al-Khalifat, Marc Schneier, a révélé les dessous du rapprochement de Manama avec Tel Aviv entrepris par ce petit émirat de 765 km2 et d’une population qui ne dépasse pas les un million et demie, dont près de la moitié ne sont pas des citoyens.
Un rapprochement qui devrait se clôturer par la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévue pour bientôt.
« S’il y a un Etat du Golfe qui mérite d’être en tête des Etats qui puissent avoir des bonnes relations avec Israël, c’est bien le Bahreïn », a-t-il dit lors d’une interview avec la CNN.
Et pour cause, son roi lui avait confié dès leur première rencontre dans son palais en 2011 qu’il voulait établir des relations diplomatiques avec Israël.
Et de poursuivre : « le roi du Bahreïn m’a dit en 2016 publiquement que pour une voix arabe modérée au Golfe nous avons besoin d’un Israël fort ».
L’entrevue avec cette télévision américaine a été effectuée dans la première semaine du mois de février et certaine de ses séquences ont été traduites par le site web golfique Watanserb, spécialisé dans les révélations sur la politique suivie par ces Etats.
La correspondante de la CNN a dit avoir contacté les autorités bahreïnies pour obtenir leurs réponses aux révélations du rabbin mais elles ont préféré rester « réservées » sur cette question-là.
En revanche, c’est le rabbin Schneier qui a voulu commenter leurs réserves : « bien sûr qu’il y a la panique ça fait partie de l’opération, mais les bonnes nouvelles sont que le voyage a commencé ».
Depuis que les contacts ont été entamés entre l’entité sioniste et les pays du Golfe , ce sont les médias et des responsables israéliens qui en ont révélé la teneur, alors que les dirigeants de ces pays arabes s’en tiennent à l’omerta. Une politique destinée à tromper leur opinion publique qui fait l’objet d’un véritable lavage de cerveau pour admettre la normalisation avec Israël.
Durant son entretien télévisé, Shneier a expliqué pourquoi le Bahreïn penche vers la normalisation avec Israël. Relevant trois facteurs.
A leur tête l’animosité à l’encontre de l’Iran qui est « une ennemi commun », selon ses dires.
En deuxième facteur, il a cité la transformation économique dans ces principautés, due surtout à la baisse de la demande en hydrocarbures. « De nombreux dirigeants du golfe voient en Israël un partenaire économique définitif pour eux », enchaine-t-il.
« Les Etats du Golfe voudraient renforcer leur relations avec les Etats-Unis, notamment avec l’administration de Trump. Mais ils ne voient pas Israël en tant que simple canal vers l’administration de Trump mais aussi en tant que rival qui peut vaincre les Etats-Unis », a-t-il aussi signalé comme troisième facteur.
Au début de son interview le rabbin juif avait avancé une autre raison de ce rapprochement. « Je vois d’un point de vue religieux que la vision du Golfe de la Terre promise commence à parvenir à la phase de collaboration, d’entente et de coexistence entre les sociétés religieuses ».
Source: Divers