Dans un article publié ce mercredi 10 avril, le site d’information et d’analyse politiques, Réseau International, revient sur la visite, en mars dernier, du secrétaire d’État américain au Liban. Au cours de cette visite, Mike Pompeo n’aurait pas dissimulé l’intention américaine de sanctionner le président du Parlement libanais, au risque d’entraîner le renvoi de toutes les forces militaires US présentes au Liban.
L’affaire devient encore plus intéressante dès lors qu’on se rappelle que le président libanais, Michel Aoun, a été accueilli le 27 mars par le président russe à Moscou où les deux hommes ont signé des accords en vue de développer leurs coopérations militaro-sécuritaires.
Des sources « au courant des projets étasuniens » disent que les États-Unis envisagent de sanctionner le président du Parlement libanais, Nabih Berri, ainsi que plusieurs de ses soutiens financiers.
Des sources proches du Parlement libanais ont déclaré au journal émirati que le Parlement libanais appliquera, à son tour, officiellement la même mesure à l’encontre de toutes les organisations liées au gouvernement américain, en réaction au comportement hostile de Washington.
L’article ajoute qu’en optant pour des mesures contre le président du Parlement libanais, le gouvernement américain se heurterait à une sérieuse réaction de Beyrouth, consistant à l’exercice d’une loi parlementaire qui ouvrira le pays à la Russie, très enthousiaste de développer ses collaborations militaires, sécuritaires et dans le domaine des renseignements avec le Liban où les Russes chercheraient aussi à établir des bases militaires.
Dans le Liban d’aujourd’hui où les récentes élections législatives ont largement donné vainqueurs le Hezbollah et ses alliés, si les États-Unis concrétisent leurs menaces contre le chef du Parlement, les seules institutions américaines qui pourraient survivre dans ce pays seraient l’ambassade US et des établissements universitaires américains, ajoute l’article.
Devant son invité américain Mike Pompeo, le chef du Parlement libanais Nabih Berri a exprimé son appui à la Résistance et au mouvement Hezbollah, tout comme le président libanais Michel Aoun qui, en plus de cela, s’est rendu à Moscou pour conclure un accord militaire avec la Russie.
Le 27 mars à Moscou, Michel Aoun reçu par son homologue russe Vladimir Poutine a bien mis les points sur les i: il a qualifié de « jour noir » le jour où le président US, Donald Trump, a annoncé sa décision de reconnaître l’annexion du Golan à Israël. Cette connivence a été perçue par les analystes comme un signal trop fort, le Liban et la Russie étant sur une même longueur d’onde sur un dossier éminemment géostratégique.
Et pour finir, Aoun a accueilli, on ne peut plus chaleureusement, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, au palais présidentiel de Baabda, au grand dam des États-Unis, actuellement engagés dans une campagne hystérique de changement de régime contre le président légitime vénézuélien, Nicolas Maduro.
Toujours d’après Réseau International, lors de sa récente visite au Liban, Mike Pompeo n’a pas trouvé un seul parti politique qui soit prêt à s’opposer au Hezbollah qui fait désormais partie de l’appareil législatif, exécutif et sécuritaire du pays.
Si la menace américaine contre Nabih Berri est sérieuse, il faut croire que le gouvernement américain a décidé de se tirer une balle dans le pied et de mettre fin à sa présence au Levant, ajoute l’article.
De plus, les « cadeaux » de Trump au Premier ministre israélien (Deal du siècle et reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan occupé) ont suscité l’ire des Palestiniens et des pays arabes qui ne voient plus en les États-Unis un médiateur dans les pourparlers de paix, ajoute le site Réseau International.
Source: PressTV