L’Afrique de l’Ouest déclare la guerre aux carburants très toxiques en provenance d’Europe. Les jours des produits pétroliers de basse qualité et dangereux pour la santé, cyniquement appelés «qualité africaine», sont-ils comptés ?
Cinq pays de l’Afrique de l’Ouest — le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire — s’engagent à mettre fin à la pratique de certaines compagnies et traders européens qui exportent en Afrique des carburants particulièrement toxiques, interdits en Europe.
Rappelons que des sociétés de négoce suisses ont été accusées en septembre dernier d’exporter en Afrique des carburants toxiques par l’ONG Public Eye, anciennement connue sous le nom de Déclaration de Berne.
Public Eye, dont le siège est à Lausanne, a notamment publié un rapport de 160 pages dénonçant la vente en Afrique de carburant à haute teneur en soufre par ces sociétés suisses.
Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx « profitent » de la faiblesse des normes légales africaines pour y vendre des carburants de basse qualité et « réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine ».
Ce rapport intitulé « Dirty Diesel », qui est le résultat de trois ans d’enquête, indique que « les négociants suisses inondent l’Afrique de carburants toxiques ».
Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays (Angola, Bénin, Congo Brazzaville, Côte d’ivoire, Ghana, Mali, Sénégal et Zambie) et découvert que la teneur en soufre des carburants est jusqu’à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.
D’après Public Eye, les négociants suisses fabriquent ces carburants en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances afin de créer ce que l’industrie appelle « la qualité africaine ». Ces carburants très polluants sont principalement produits aux Pays-Bas et en Belgique, dans la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam et Anvers).
Source: Sputnik